L'ex-convoyeur Toni Musulin a été condamné par la 16e chambre correctionnelle du TGI de Lyon à verser 274 000 euros à son ex-employeur la société de transport de fonds Loomis.
La lecture du délibéré aura duré une minute chrono. Toni Musulin, ex-convoyeur de fonds le plus célèbre de France, pour avoir dérobé 11,6 millions d'euros à la la société Loomis (dont 9,1 ont été retrouvés) et condamné à 5 ans de prison, devra verser à son ex-employeur et à son assureur la somme de 273 986,84 euros.
Soit :
> pour la société de transport de fonds Loomis
- 266 986,84 euros : dommages et intérêts
- 5 000 euros : frais de justice
- 1 euro : symbolique pour préjudice moral
- 1 euro : symbolique pour "désorganisation du service" de l'entreprise
= 266 986,84 euros
> pour la société d'assurance Allianz :
- 4 000 euros : dommages et intérêts
- 3 000 euros : frais de justice
= 7 000 euros
Total à payer : 273 986,84 euros.
La société Loomis demandait 1 million d'euros. Pour calculer son préjudice, Loomis avait additionné les 250.000 euros de franchise de son assurance, une hausse de 700.000 euros de sa prime d'assurance, ainsi que les intérêts d'emprunt qu'il a dû payer pour rembourser ses clients dès le lendemain du vol.
"Loomis peut toujours essayer de récupérer l'argent, a expliqué Me Hervé Banbanatse, l'un des avocats de l'ex-convoyeur de fonds. Mais Loomis ne pourra le réclamer qu'au plan civil, donc il n'a pas de prison sur la tête s'il ne rembourse pas". "On aura énormément de difficultés à se faire rembourser, car la seule possibilité est de le poursuivre sur ses biens, mais il n'en a pas", Musulin ayant pris soin de vider ses comptes avant de passer à l'action, avait reconnu Me Claudia Chemarin, l'avocate de Loomis, lors d'une précédente audition.
Au pénal, Toni Musulin avait écopé à 5 ans de prison qu'il purge actuellement en quartier d'isolement à la maison d'arrêt de Corbas. "Quelqu'un qui est condamné pour actes de pédophilie ne prend jamais le maximum, a vitupéré Me Banbanaste, Toni Musulin pour le vol d'1m3 de papier a pris le maximum. La justice s'est prononcée pour le symbole. Il y avait un véritable discours de politique pénale sous-jacent".