Deux ans et demi après son incarcération, l'ex-convoyeur de fonds à l'isolement a vu sa peine confirmée mercredi 14 juin par la cour de cassation. Décision qui atterre son avocat, Me Hervé Banbanaste qui s'apprête à demander sa libération sous surveillance électronique la semaine prochaine. Explications.
La Cour de cassation n'a donc pas accédé hier, mercredi 14 juin, à la demande de l'ex-convoyeur de fonds lyonnais, Toni Musulin qui contestait sa condamnation à 5 ans de prison de ferme le 2 novembre 2010 par la cour d'appel de Lyon.
L'ancien transporteur de fonds la Loomis poursuivi pour avoir volé, fin 2009, 11,6 millions d'euros à la Banque de France et tenté d'escroquer son assurance, quelques mois plus tôt, en déclarant le vol fictif de sa Ferrari, est à l'isolement depuis octobre 2009 à la prison de Lyon-Corbas.
"Mon client à toujours fait l'objet d'un traitement de faveur !"
Il contestait la décision de la Cour d'appel de Lyon au motif que celle-ci s'était appuyée sur des procès-verbaux de garde à vue réalisée sans la présence de son avocat, à 8 mois de l'entrée en vigueur de la réforme. "Habituellement, la cour casse ce genre d'arrêts mais mon client à toujours fait l'objet d'un traitement de faveur !", ironise son avocat, Me Banbanaste.
La justice n'a pas non plus accédé au pourvoi en cassation de son client concernant le rejet des demandes d'audition de témoins, des anciens collègues de Toni Musulin que l'ex-convoyeur aurait bien aimé voir entendu par le juge pendant l'instruction. Sa demande de reconstitution des faits a aussi été rejetée.
Les 2,5 millions n'auraient qu'une "existence médiatique"
Toni Musulin a toujours contesté avoir caché 2,5 millions d'euros sur les 11,6 déclarés volés par la Banque de France après le casse du siècle. Selon son avocat, personne, encore moins la Banque de France, n'a jamais pu prouver l'exactitude la somme, ni l'institution ni la Loomis. "Il y a quand même un problème, s'étonne me Banbanaste, personne n'a jamais réclamé les 2,5 millions d'euros ce qui prouve bien qu'il y a quand même une difficulté. Cela cache quelque chose. J'ai demandé le recomptage des billets, je ne l'ai jamais obtenu" regrette amèrement l'avocat selon qui les 2,5 millions n'auraient qu'une "existence médiatique".
L'ex-convoyeur contestait enfin devant la cour de cassation les conditions de son extradition vers la France depuis Monaco où il s'était rendu le 16 novembre 2009. "La cour de cassation a considéré qu'il n'avait pas été placé sous la contrainte à Monaco alors qu'il a été placé en cellule" conteste Hervé Banbanaste.
Demande de mise en liberté sous bracelet électronique
Mercredi, la cour a donc rejeté l'ensemble des pourvois en cassation de Toni Musulin rendant ainsi sa condamnation définitive. Son avocat qui attendait cette décision pour faire une demande de mise en liberté sous bracelet électronique a indiqué à Lyon Capitale qu'il la déposerait dès la semaine prochaine. La réponse sera rendue dans plusieurs mois.
En attendant, le volet artistique de l'affaire Musulin a commencé avec le tournage, à Lyon, du film tiré du récit de la journaliste Alice Giraud-Arfi "Toni 11,6" qui a rencontré l'ex-conducteur de la Loomis en prison fin 2009. Le tournage se déroule en partie à Lyon et dans la vallée de Chamonix avec à la réalisation, Philippe Godeau et dans le rôle titre, François Cluzet. Il se terminera mi-juillet à Monaco. La date de sortie du film en salles n'est pas encore programmée.