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(Photo d’illustration)

Touchers vaginaux : les internes de Lyon-Sud scandalisés

Il y a quelques jours, une polémique éclatait à Lyon concernant de possibles touchers vaginaux pratiqués sous anesthésie générale, hors du cadre des soins, par des externes. Une polémique qui choque les internes en médecine, qui démentent fermement ces accusations.

En début de semaine, une polémique est née autour d’un carnet de stage diffusé sur le site de la faculté de médecine de Lyon-Sud. Sur le document, on pouvait voir répertoriés les actes que devait savoir réaliser un étudiant de 4e, 5e et 6e années.

Une mention particulière continue de susciter de vives réactions : "Toucher vaginal sous anesthésie générale". Cette mention laissait à penser que les étudiants s’exercent sans vergogne sur des patientes endormies, dans le seul but de pratiquer, sans lien avec l’opération en cours.

Mercredi matin, les médecins du service de gynécologie de l’hôpital Lyon-Sud se sont exprimés conjointement pour démentir les différents articles parus dans les journaux. "Je n’ai jamais vu de telles pratiques dans un bloc", a déclaré le professeur Daniel Raudrant, dont le nom figure sur le carnet de stage en question. De leur côté, les étudiants démentent eux aussi de telles pratiques.

Toujours dans le cadre des soins

"J’étais en pleine opération lorsqu'on a eu la nouvelle. On a d’abord été surpris car on ne comprenait pas ce qui nous était reproché. Mais, en lisant l’article, j’avais l’impression que les patientes étaient décrites comme des cobayes", raconte Carole Jozan, interne de 28 ans dans le service du professeur Golfier.

"Evidemment que des touchers vaginaux sont pratiqués avant une opération, c’est logique et cela reste toujours dans le cadre des soins. Là, avec cette polémique, on imagine que les touchers vaginaux se font à la chaîne, par des gens étrangers à l’opération, dans le seul but de pratiquer. C’est complètement faux, je n’ai jamais vu cela ni à Lyon-Sud ni lorsque j’étais à Paris", explique-t-elle.

Interrogée sur les conséquences d’une telle polémique, elle répond : "La seule conclusion à donner, c’est que l’on se sent insultés et cela casse inutilement et sans fondement la confiance des patients envers les praticiens."

Déborah Gavanier, interne à Lyon-Sud, se dit "outrée" par l’article en question. "Il y a eu des commentaires de lecteurs extrêmement choquants. L’un d’eux disait qu’il voulait "défoncer" l’étudiant qui avait examiné sa femme." Effarée, elle assure que "c’est une polémique qui n’a pas lieu d’être".

Des caméras pour filmer les opérations

Des caméras pour filmer les opérations, demander le consentement systématique des patients pour que l’externe pratique des gestes médicaux... Des idées qui ont germé suite à cette polémique, mais qui ne font pas l’unanimité auprès des étudiantes. "Si, pour chaque détail, on doit faire signer un papier à tous les patients, on ne s’en sortira jamais", lâche Carole Jozan.

Quant aux caméras de sécurité dans les blocs, Déborah Gavanier, même si elle n’y est pas opposée, s’inquiète des abus que pourraient faire les patients : "Franchement, ce serait dommage d’en arriver là. Entre nous, je préférerais que les journalistes s’intéressent un peu plus à notre grève [contre le projet de loi de santé, NdlR] qu’à des débats qui n’ont pas lieu d’être."

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