Environ 10 000 entrepreneurs sont attendus, jeudi, à la Sucrière, selon les organisateurs. © Tim Douet

Toujours mal desservis : les Docks Lyon Confluence fêtent leurs 10 ans

En cette fin 2018, les Docks de Lyon Confluence fêtent leurs dix ans. Quartier futuriste dans le design, il se heurte toujours à la réalité des usages. Les Docks sont mal desservis et certains patrons lancent des avertissements sur les conditions d'accès avec le déclassement.

Ce vendredi matin, les Docks Lyon Confluence lançaient une séquence pour fêter leur dixième anniversaire. Le pavillon 52, dernier bâtiment du secteur, vient d'être inauguré, achevant l'aménagement d'un quartier emblématique connu pour ses architectures novatrices. Le cube orange, le vert siège d'Euronews ou la réappropriation de la Sucrière, lieu industriel historique désormais tourné vers la culture, sont devenus autant de symboles.

Ce 21 septembre, les acteurs des Docks, politiques, architecte et monde économiques se sont autocongratulés pendant plus d'une heure sur un quartier symbiose entre "l'art et l'architecture". Avec cette Confluence esquissée par Raymond Barre, et construite par Gérard Collomb, l'actuel président de la Métropole, David Kimelfeld y voit "un lieu où on a l'impression de partir en vacances", quand pour le maire de Lyon, Georges Kepenekian, "ici on construit ce qui est patrimoine dans 100 ans". Vitrine urbaine de Lyon, Confluence se heurte pourtant à la réalité des usages et a toujours des allures de bout du monde tant les Docks restent mal desservis en transport.

Un quartier encore mal desservi

Un détail ne ment pas, la présentation de ce vendredi matin a commencé largement en retard sur le toit de la Sucrière. Les élus et autres VIP se font attendre. Dans la foule quelques murmures se font plus forts "quelle galère pour venir, il n'y a pas de transport en commun" affirme une jeune femme, "J'ai pris ma voiture, mais je suis resté bloqué à Perrache" lui répond une autre, "le plus simple c'était encore de marcher depuis le centre commercial", conseille un homme, costard soigné. Concrètement, si le sud quartier Confluence est moins enclavé grâce à deux passages qui permettent de passer sous la voie de chemin de fer, pour s'y rendre, les moyens sont encore rares. Il y a bien un bus S1, insuffisant pour infuser la zone avec sa fréquence toutes les douze minutes. La navette sans pilote Navya est sympathique, mais reste une expérimentation incapable de transporter rapidement des centaines de personnes. Quant au tramway, il s'arrête au centre commercial. Reste donc le vélo et la voiture qui, elle, règne en maître annihilant quelque peu l'esprit futuriste du quartier. Alors qu'à ses débuts, Confluence ne devait pas accueillir de grand parking à son Sud, Gérard Collomb a finalement accepté la construction d'un parking extérieur en superstructure de 650 places. Il ouvrira en 2020 à la place de celui à côté d'Euronews. Le symbole d'un écoquartier labellisé WWF en prendra forcement un coup. La même année, le tram T2 desservira à son tour la zone avec une nouvelle station à hauteur de Montrochet, cela sera-t-il suffisant quand certains espèrent toujours que la ligne de métro A sera prolongée un jour ?

Le spectre du déclassement

À ces difficultés actuelles de desserte, s'ajoute désormais un nouveau problème dans l'équation : comment vont se transformer les usages dans le quartier avec le déclassement de l'autoroute A6/A7 et sa transformation en boulevard urbain. Ce vendredi matin, loin des auto-congratulations, Olivier Ginon, président de GL Events est monté au créneau : "On peut faire les plus beaux immeubles du monde, mais si on ne peut pas y aller… On va fermer l'autoroute, mais si on veut faire comme à Paris, on ne veut pas de cette ville-là. C'est un quartier merveilleux, mais si on ne peut pas circuler, ça sera l’horreur". Le samedi 22 septembre, une journée porte ouverte sera organisée pour permettre au public de visiter le quartier. La zone étant particulièrement congestionnée pour la circulation automobile le samedi et en absence de transport en commun lourd, le plus simple sera encore de s'y rendre à pied ou à vélo, faute de mieux. Derrière les belles photos des brochures, la ville du futur a oublié son usage principal : être un lieu de vie où l'on peut s'y rendre de manière fluide.

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