A l'appel de la CGT-CFDT, un 'pique-nique de mobilisation' s'est donc tenu à Chassieu Mi-Plaine, la seconde plus grande zone industrielle de France. Parmi les présents, des salariés de grands groupes industriels comme J-Tekt, Bosch, Renault Trucks, Lennox, Brandt ou même Irisbus. Massés devant leur usine, les salariés d'ABB tentent de cacher leur désarroi.
Leur groupe prévoit en France le licenciement de 540 personnes dans les secteurs de la robotique et des installations automatisées. A Chassieu, 96 personnes devraient voir leur poste supprimé et une partie de la production délocalisée vers les pays de l'Est.
Les ouvriers d'ABB Chassieu découragés
Cette manifestation est une maigre consolation pour les ouvriers du groupe qui viennent d'être déboutés au tribunal de commerce. En effet, lundi 31 août, le juge des référés a refusé à l'intersyndicale constituée par le CCE (Comité central d'entreprise) la conduite d'un rapport d'expertise alternatif au plan de restructuration proposé par le groupe industriel. 'Nous voulions que des études comparatives soient menées et que les choses soient clarifiées concernant la stratégie après restructuration,' explique Jean-Louis Goutagmy, délégué syndical DSC CFDT, ouvrier à ABB Chassieu.
Les salariés d'ABB continuent de vouloir mettre la pression à la direction, même si certains osent à peine murmurer qu'il est trop tard. La direction envisage déjà la deuxième phase du plan social: le Plan de Sauvegarde des Emplois (PSE) et l'établissement des conditions de départ. Mais certains veulent y croire encore. Les avocats du CCE se penchent actuellement sur les autres recours possibles.