Il n’y a plus un média - radio, télévision ou journal - qui n’invite pas ses auditeurs et lecteurs à faire part de leurs opinions sur à peu près tous les sujets.
Si les propos outranciers, injurieux sont écartés (non sans susciter de vives protestations de la part de leurs auteurs censurés) il n’en reste pas moins que beaucoup d’opinions sectaires, inexactes, péremptoires passent la rampe.
Faut-il alors supprimer le courrier des lecteurs, le radio crochet des auditeurs, la caméra des témoins qui, le plus souvent, n’ont rien vu, rien entendu, mais qui se trouvaient à proximité par hasard, non bien entendu. Il ne faut pas limiter la communication aux seuls professionnels, chacun doit avoir le droit de s’exprimer et de faire savoir ce qu’il pense. Warhol constatait d’ailleurs qu’à l’ère de l’audiovisuel, chacun aurait son quart d’heure de gloire (mais juste un petit quart d’heure).
Mais un contrôle s’impose et surtout une réplique.
Lorsqu’une information inexacte est communiquée, lorsqu’une monstruosité est prononcée, il serait normal que le média qui la transmet, la discute et la conteste aussitôt. La même réflexion peut d’ailleurs s’appliquer aux blogs où la controverse et la contradiction s’expriment mais sans en définitive l’intervention, sinon la conclusion d’un « juge de paix ».
A force de laisser dire n’importe quoi, on prend aussi le risque d’accréditer n’importe quoi.