Mardi 24 novembre, Tribunal de Lyon : coup de massue pour le président Fernand Schir. Dans le procès pour trafic de stupéfiants qu'il instruit, un avocat de la défense a déposé une demande de récusation.
« Bessam, un nom que le président connaît par coeur »
Pour assurer l'indépendance des juges et la neutralité qu'ils doivent observer au regard des parties, les avocats (ou magistrats et parties) peuvent prendre l'initiative de demander au Président de la Chambre à laquelle ils appartiennent de désigner un autre magistrat pour participer aux débats et au délibéré. David Metaxas, l'avocat à l'origine de cette demande, explique sa requête en récusation de la manière suivante : « Pendant la journée de procès de lundi, le président a laissé apparaître une certaine partialité. Sa manière d'intervenir, d'organiser l'audience et les pièces qu'il a ajouté au dossier d'instruction semblent révéler un certain parti-pris. » L'avocat relève aussi que Fernand Schir a déjà jugé, sévèrement, le frère d'un des prévenus. « Il y a suffisamment d'excellents magistrats à Lyon pour qu'on en mette un autre que celui qui a jugé le frère de mon client », déclare Me Metaxas. Selon les bruits de couloirs du Tribunal de Lyon, Fernand Schir est ébranlé par ce coup porté par l'avocat. Une bombe que Me Metaxas assume : « Il se peut que la partialité soit inconsciente ou inexistante chez le président. Mais on ne peut pas accepter de courir le risque. »
Rappels des faits
Agés de 31 à 69 ans, sept hommes et une femme comparaissent depuis lundi 23 novembre au Tribunal correctionnel de Lyon. Ils sont poursuivis pour trafic de stupéfiants et associations de malfaiteurs. La provenance d'une saisie de 235 000 euros à leurs domicile doit aussi être justifiée. Pour la première fois, l'enquête à l'origine du dossier repose sur des sonorisations qui ont permis de capter des conversations entre suspect. Des micros ont été posés dans des voitures et dans un appartement situé cours Lafayette dans le 3ème arrondissement. Au final, les suspects ont été mis en examen alors que les enquêteurs n'avait trouvé aucune trace de drogue sur les lieux.
Je doute que Fernand Schir ai été 'ébranlé' par ce genre de gesticulation de prétoire, habituelle dans les cas de trafic de stups. Ce magistrat est d'une toute autre trempe. Je crains que les 'bruits de couloirs' (mais d'où avez-vous tiré cette expression farfelue concernant un palais de justice ???) ne se résument qu'à une seule source...