À Lyon, Gérard Collomb, comme ses soutiens, ont proféré à plusieurs reprises des insultes contre leurs adversaires politiques, qu'ils soient Verts ou aux côtés du président de la métropole David Kimelfeld. Enregistrés par les caméras, ces noms d'oiseaux trahissent une campagne placée sous le signe de la fébrilité et de la nervosité.
Si le parler lyonnais ne manque pas d'expressions pleines de charme, du côté de Gérard Collomb et de ses soutiens, les mots employés ont parfois été tirés d'un registre moins local. En effet, depuis un peu plus de six mois, les dérapages verbaux se sont multipliés dans le camp de l'actuel maire de Lyon, qui fait désormais alliance avec Les Républicains dans la course aux municipales et métropolitaines.
En novembre 2019, juste avant un Conseil municipal, Roland Bernard s'en était pris aux proches de David Kimelfeld. “Vous l'entendez la musique D'Ennio Morricone ? Celle des douze salopards. Vous êtes des traîtres”, a éructé ce fidèle de Gérard Collomb dans la cour de l'Hôtel de Ville devant plusieurs témoins et caméras.
Au mois de mai 2020, c'est au tour de Gérard Collomb lui-même d'insulter la maire du 7e arrondissement, Myriam Picot lors d'un conseil municipal filmé. Oubliant que son micro était ouvert, l’ancien ministre de l’Intérieur s'est fendu d'un “Mais quelle conne”, avant d'ajouter plus tard, “Mais elle n'écoute même pas, c'est vraiment une c...”.
Il aurait fallu dire : "ce SONT les c....", "ce SONT eux qui sont graves" : on peut être vulgaire mais respecter la grammaire à défaut de respecter les électeurs.
La réaction de ce grand chef lyonnais peut s'expliquer par son désarroi face à la fin programmée de la politique "gratton", un monde dans lequel les élus traitent leurs affaires importantes entre la poire et le fromage. En outre, il est peu probable qu'il récupère la clientèle des électeurs qu'il désigne par ce qualificatif affectueux. Après les mesures sanitaires de fermeture des restaurants, la perte de ce marché potentiel n'est pas une bonne nouvelle pour lui.