Entretien avec Maxime Huré, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Perpignan (UPVD), chercheur au CDED et au laboratoire Triangle (Sciences Po Lyon). Il voit dans la gratuité un avenir possible des réseaux de transport français à condition d’adapter cette gratuité aux particularismes locaux.
“La gratuité est une innovation politique et sociale assez radicale”

Maxime Huré : Le faible impact sur le report modal n’a jamais été prouvé par la science, précisément parce qu’il n’y a pas de grande ville où la gratuité a été mise en place. La qualité du réseau, son efficacité et son attractivité sont des moteurs influents pour inciter à l’utilisation de transports en commun. Mais le levier gratuit est aussi très fort. On a observé à Dunkerque que sur notre échantillon de 2 000 nouveaux usagers, 5 % avaient vendu ou retardé l’achat d’un véhicule quand la gratuité a été instaurée. Mais ce schéma n’est pas forcément transposable ailleurs, puisque les contextes des villes en fonction de leur taille et de leur réseau, sont différents.
À Lyon, la gratuité totale coûterait 285 millions d’euros par an. C’est insurmontable ?Il vous reste 65 % de l'article à lire.
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