Alors que le politologue lyonnais accuse dans une tribune au Monde le mouvement végan de "mentir" sur ses intentions, une porte-parole de l’association L214 défend ses vocations écologique et de protection des animaux.
Dans une tribune publiée lundi par Le Monde, le politologue lyonnais Paul Ariès critique durement le mouvement végan, qu’il accuse entre autres de "mentir en faisant croire au grand public qu’ils seraient des écolos". Le chercheur dépeint les végans et antispécistes comme haïssant une nature "intrinsèquement violente" et s’opposant "à tout ce qui peut adoucir le sort des animaux", car "toute amélioration serait contre-productive en contribuant à déculpabiliser les mangeurs de viande". "Paul Ariès prête aux végans des intentions qui ne sont pas représentatives du mouvement en les mettant tous dans le même sac", réagit Barbara Boyer, porte-parole de l’association de protection animale L214 (basée à Lyon). La militante fustige des "fantasmes" et "des débats philosophiques éloignés du réel et de notre action au quotidien". "Nous nous intéressons à la fois aux animaux et à l’impact écologique de leur élevage, qui est responsable d’une grande part des émissions de gaz à effets de serre, de pollutions de l’eau et des sols, argumente Barbara Boyer. Et puis nous nous battons pour mettre fin à l’exploitation des animaux et faire évoluer leurs conditions d’élevage, pour qu’ils soient élevés en plein air et mettre fin aux mutilations qu’ils subissent". "Paul Ariès semble être obsédé par le véganisme, mais nous préférerions qu’il se consacre à d’autres combats qui sont les siens, comme celui contre la malbouffe que nous partageons", conclut la porte-parole.
Les fantasmes que L214 pointe existent... mais ce ne sont pas les miens mais ceux de ces réseaux.
Je n'ai rien inventé, je n'ai rien déformé, j'ai simplement consulté les penseurs et théoriciens végans.
La seule bonne question : est-ce que je ne fantasme pas sur les fantasmes des végans conséquents ?
C'est bien parce que je prends très au sérieux cette idéologie que j'ai lancé ce pavé dans la marre.
Les végans m'inquiètent parce que leurs fantasmes sont proches de ceux du capitalisme/productivisme.
Les végans m'inquiètent car ce qui est grave ce ne sont jamais des fantasmes qui restent de l'ordre du fantasme mais des fantasmes qui passent dans la réalité et les grandes firmes surfent sur les fantasmes végans.
Faut-il davantage de productivisme ? faut-il cultiver des OGM et des animaux GM ? Faut-il de la fausse viande ?
Tout d'abord, je ne parle que pour moi, et pas pour L214 ou une autre association.
Les fantasmes sont uniquement les votres. Modifier génétiquement les autres espèces animales pour mettre fin à toute forme de prédation ? Détester l'écologie ?
Attention avec les cahiers antispécistes : ils représentent l'avis de quelques personnes uniquement, et on peut par exemple voir une semaine un texte qui vise à mettre fin à la prédation, pour le voir suivi la semaine d'après par un article qui fustige le premier.
Ce n'est pas un recueil de textes sacré, ce sont les textes de certaines personnes. Le but est de découvrir des informations, des façons de penser, pas de les absorber en les prenant pour vérité vraie.
Non, les vegans ne sont pas contre la nature. Non, les vegans ne sont pas contre la prédation.
Mais l'homme n'est plus un prédateur : c'est un industriel. Le prédateur tue des proies pour s'en nourrir. Rare sont les humains qui tuent encore leur proie ! Acheter un steak en supermarché, ce n'est pas de la prédation.
On ne peut pas comparer les quelques lions - carnivores à qui la viande est nécessaire - qui chassent pour survivre et le quidam qui achète son steak en rayon, alors qu'il peut s'en passer, et qu'on en produit beaucoup, beaucoup trop.
Quant à L214... Je cite aussi :
* Rendre compte de la réalité des pratiques les plus répandues, les faire évoluer ou disparaître par des campagnes d’information et de sensibilisation. Repérer et tenter de faire sanctionner les pratiques illégales par des actions en justice.
* Démontrer l’impact négatif de la consommation de produits animaux (terrestres ou aquatiques) et proposer des alternatives.
* Nourrir le débat public sur la condition animale, soulever la question du spécisme, revendiquer l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.
Pourquoi ne pas rejoindre d'autres mouvements ? Encore une fois, je donne uniquement mon avis : si L214 rejoingnait d'autres mouvements, elle n'aurait plus pour but le bien être animal, mais l'amélioration de l'élevage. Ce sont deux choses différentes. Ca serait dire "d'accord, les animaux souffrent. Mais s'ils souffraient un peu moins, ça serait ok". A mon sens, L214 dit clairement qu'il faut tout d'abord respecter la loi pour ce qui est des conditions d'élevages, améliorer ces conditions d'élevages, et faire réfléchir les consommateurs. On ne parle pas d'abolition au sens de l'interdiction, mais d'abolition au sens où les consommateurs ne voudront plus consommer de viande.
L214 ne veut rien interdire. L214 souhaite qu'il n'y ait pas besoin d'interdire.
Ne pas confondre un mouvement relayé par L214 et les principes de L214.
Quant à la fausse viande, c'est aussi un faux débat. Le seul intérêt de celle-ci, c'est de permettre à des gens qui connaissent un végétarien / végétalien de faire un repas sans changer ses habitudes (vous invitez une amie qui est végétalienne, vous ne savez pas quoi faire à manger, il suffit de remplacer les saucisses par un équivalent végétal et hop! Le plat est prêt).
Plus qu'un pavé dans la marre, c'est une accusation gratuite basée sur des amalgames et des conclusions de votre crû.
Prenons au sérieux la tribune de L214 j'invite cette association à rallier les mouvements qui agissent pour améliorer les conditions de vie des animaux, pour que les animaux naissent, vivent et soient abattue dans les fermes ?
L214 accepte-t-elle de rejoindre toutes les associations écolos qui oeuvrent pour le bien être animal?
L 214 dénonce avec raison la barbarie du système industriel mais est-ce pour promouvoir un autre élevage ?
Si L214 ne souhaite pas défendre un élevage fermier contre l'élevage industriel, elle doit le dire clairement !
Si L214 n'instrumentalise pas la souffrance animale pour promouvoir la fin de tout élevage mais agit bien pour faire évoluer les conditions d’élevage, pour que les animaux soient élevés en plein air et mettre fin aux mutilations, nous pouvons nous entendre et partager beaucoup de combats, même si nous ne partons pas des mêmes principes.
Le PROBLEME c'est que sur son site L214 dit exactement l'inverse. Je cite et chacun peut vérifier : "Ce mouvement plurinational, relayé par L214, revendique l’abolition de la production et de la consommation de produits d’origine animale à l’échelle de la société dans son ensemble."... bref L214 veut interdire toute forme d'élevage. CQFD.