Trois ans après s'être immolé devant un bâtiment du Crous de Lyon, Anas Kournif témoigne.
Rencontré par l'AFP après une manifestation organisée pour la journée de grève interprofessionnelle du 18 octobre, Anas Kournif confie : "C’est important pour moi, je participe toujours à ce genre d‘événements".
Un symbole de la détresse étudiante
Très actif depuis ses 15 ans dans la mouvance socialiste, Anas reste un symbole de la détresse qu’affrontent parfois les jeunes étudiants. Le 8 novembre 2019 à 14h50, il décide de se donner la mort dans un geste spectaculaire. "Je suis allé chercher un jerrycan à la station d‘à côté, j’ai versé cinq litres d’essence dedans, je me les suis foutus sur la tête et j’ai allumé le feu avec une sorte de briquet-torche", lâche-t-il.
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"J‘étais à bout", confie le franco-marocain né à Saint-Étienne, qui cherchait une "manière choc de le montrer". Il écrit alors un "testament politique" pour mettre en avant "les problèmes auxquels les étudiants sont confrontés" et dire "aux gens de continuer de lutter".
Anas raconte la douleur des brûlures, les cinq mois de coma, les trois mois de soins continus et les opérations. Il sort de centre de rééducation le 30 avril 2021, pour pouvoir manifester le 1er mai. "Il le fallait, c‘était beaucoup trop symbolique." Aujourd’hui étudiant en L3 en sciences politiques à Lyon 2, ses convictions n’ont pas changé, "sauf sur le handicap", nuance celui qui est redevenu boursier et qui touche désormais l’allocation aux adultes handicapés (AAH).
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"Je vis une vie normale d‘étudiant", confirme Anas, malgré les séquelles, même si les regard des autres a évidemment changé. Mais "je n’ai pas laissé ce truc m’abattre et si je m’en suis sorti c’est pour faire quelque chose et vivre ma vie", insiste celui qui aimerait créer son propre parti politique.