Un avis de recherche national a été lancé mercredi soir par la police contre trois hommes. L'un des hommes se serait rendu à la police en toute fin de soirée à Charleville-Mézières. Une perquisition était encore en cours à Reims à la cité Croix-Rouge dans la nuit de mercredi. Enfin, une interpellation a eu lieu à Charleville-Mézières.
La police a lancé un avis de recherche national ce mercredi soir à l'encontre de trois hommes suspectés d'être les auteurs du commando à l'origine du massacre de Charlie Hebdo qui a fait douze morts et onze blessés. Les trois hommes ont été immédiatement identifiés par les enquêteurs. L'un des terroristes avait en effet oublié sa carte d'identité dans l'un des véhicules abandonnés par les auteurs du carnage.
Trois suspects identifiés et des opérations à Reims
Deux frères, Saïd et Chérif Kouachi, âgés respectivement de 34 et 32 ans, nés dans le 10e arrondissement de Paris, et un homme de 18 ans, Mourad Hamyd, étaient activement recherchés. Le plus jeune se serait rendu à la police à Charleville-Mézières.
Il n'a pas directement participé au carnage de Charlie Hebdo mais aurait apporté un soutien logistique aux deux frères, toujours activement recherchés. Dans la soirée, une opération d'envergure se déroulait par des forces de police en nombre à la cité Croix-Rouge à Reims et à Charleville-Mézières dans les Ardennes.
Le Raid et la brigade de recherches et d'intervention (BRI) de la police judiciaire étaient mobilisés sous les yeux de nombreux journalistes présents sur place et en direct sur les antennes d'I<Télé et BFM TV. Un appartement était fouillé à Reims et une personne, proche du plus jeune suspect, a été placée en garde à vue à Charleville-Mézières. Des perquisitions se sont également déroulées au cours de la journée à Strasbourg et dans plusieurs villes de la région parisienne.
L'un des suspects, Chérif Kouachi, avait été arrêté en 2005 et jugé en 2008 dans une affaire d'acheminement de djihadistes vers l'Irak. Il s'agissait alors de l'affaire dite des djihadistes des Buttes-Chaumont, dans laquelle sept personnes avaient été jugées.
On le voit faire du rap dans un film associatif récupéré par l'équipe de l'émission Pièces à Conviction sur France 3 (ci-dessous) diffusée en septembre en 2005.
L'avis de recherche est intervenu en fin de soirée, après plusieurs fuites sur les réseaux sociaux sur lesquels l'identité et les photos des suspects étaient largement diffusées. Les journalistes retenaient en effet ces informations afin de ne pas affecter l'enquête en cours.
Confusion
En fin de soirée, c'est la confusion qui régnait, avec des informations diffusées tous azimuts. Dans un premier temps, Libération avait affirmé que les auteurs de l'attentat avaient été interpellés. Information démentie par le ministère de l'Intérieur dans la foulée. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a expliqué que "la diffusion d'informations aléatoires, approximatives, [était] de nature à compliquer l'enquête".
En fin de soirée, la chaîne américaine NBC, qui cite des sources officielles, annonçait que l'un des criminels avait été tué et deux autres arrêtés. Aucune information officielle ne permettait de corroborer cette annonce. Une source citée par l'AFP a affirmé que les opérations de Reims tenaient bien plus de "vérifications" de lieux en lien avec les suspects que d'une mobilisation policière en vue d'une interpellation.