Ce 14 décembre, les grands électeurs américains vont clore le feuilleton à rebondissements des élections américaines et porter au pouvoir le démocrate Joe Biden. Aurore Portet, professeure d’histoire politique américaine à Sciences Po Lyon, tire les leçons d’un scrutin et d’une ère Trump marqués par la désinformation, la montée en puissance des conservateurs et une Amérique scindée en deux : les métropoles contre les États ruraux.
Lyon Capitale : La campagne puis l’élection présidentielle américaine ont été longtemps incertaines. Donald Trump avait promis des recours. Un énième rebondissement est-il encore possible ? Aurore Portet : Dans les faits, l’élection est finie même si les grands électeurs ne se réuniront que le 14 décembre. Joe Biden a une majorité de 306 grands électeurs et a donc gagné. Comment qualifieriez-vous le nouveau président Joe Biden qui semble surtout avoir profité d’un référendum sur la personnalité de Donald Trump ? C’est un président de raison. Il a été désigné candidat par les démocrates parce qu’il était le plus consensuel. Son parti redoutait de présenter une personne trop à gauche comme Bernie Sanders qui soulevait l’enthousiasme des jeunes mais faisait peur à l’establishment. En ce sens, on peut effectivement dire que Joe Biden est un président par défaut.Il vous reste 87 % de l'article à lire.
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