tunnel cote 9e
© Strates – Vergely

Tunnel de la Croix-Rousse : on rentre dans le dur du chantier

Les premiers tirs d'explosifs vont commencer début septembre, côté Saône, provoquant tous les jours des coupures de circulation dans l'actuel tunnel. Le nouveau tube, lui, sera livré en 2014.

Les riverains aperçoivent déjà le bout du tunnel. Mais le plus dur reste à venir. Le bout du 2e tunnel de la Croix-Rousse prend la forme d'une tranchée grignotée sur la colline, soutenue par 25 pieux et deux poutres horizontales. C'est la proue d'un ouvrage long de 1757 mètres et d'un diamètre de 10m, dans lequel circuleront piétons, vélos et bus à partir de 2014 (lire ici). "Il sera plus petit que l'existant", relève Jean-Paul Galland, directeur de projet chez Vinci.

"Comme le tonnerre"

Mais le plus dur commence tant pour les riverains que les automobilistes, utilisateurs du tunnel de la Croix-Rousse. Ce jeudi va arriver l'excavatrice chargée de "pomper" la roche. Dès la semaine prochaine, la belle de 100 tonnes sera en activité. "Une machine puissante mais pas trop bruyante", assure Jean-Paul Galland. Au cours des prochaines années, elle devra évacuer 150 000 m3 de pierres. Mais elle n'agira pas seule : les opérations associent forage et explosifs, afin de limiter la gêne pour les riverains.

Lors de la semaine du 6 septembre, les premiers tirs de mine vont retentir, côté Saône. "Ce sera très rapide, comme le tonnerre", relativise le responsable de Vinci. Un tonnerre qui s'abattra tous les jours entre 9h30 et 14h - une plage qui évite les heures de pointe. Car à chaque session de tir, le tunnel actuel sera fermé à la circulation pendant une heure et demie. Et aux pics d'activités, trois voire quatre sessions par jour sont programmées. Les automobilistes seront informés de chaque interruption de trafic, sur Internet, sur des panneaux de signalisation, par mail et par SMS, pour ceux qui auront souscrit au service.

L'actuel tunnel complètement fermé en 2012

Chaque séquence se décomposera en quatre étapes : le percement d'une centaine de trous où seront déposés les micro-charges, l'explosion, le retrait des matériaux et enfin la protection de la paroi. Il est en effet nécessaire à chaque fois de rhabiller la plaie d'une coque, afin d'éviter que la roche friable ne s'effondre sur le chantier.

A partir du 1er novembre, les opérations vont s'intensifier : les équipes travailleront 24 heures sur 24. Et dès février, les tirs commenceront côté Rhône. Le nouveau tunnel sera entièrement creusé en mars 2012. Les riverains souffleront alors un peu, mais les automobilistes enrageront. Pendant six mois, l'on procédera alors à la rénovation du tunnel actuel qui sera complètement coupé à la circulation. Pendant ce temps, le nouveau tube pourra être habillé de béton. 60.000 m3 de matériaux sont nécessaires. "Cela suffirait pour réaliser un petit trottoir entre Lyon et Paris", compare Jean-Paul Galland.

7 minutes pour sauver les survivants

Au final, le chantier devrait se terminer quelque part entre fin 2013 et début 2014. Soit près de quatre ans de travaux. La municipalité est consciente des risques de lassitude de la population. Alors le maire de Lyon rappelle que cet ouvrage est une obligation légale depuis le drame du mont-Blanc (39 décès). "Il fallait le faire, sauf à accepter de fermer définitivement le tunnel de la Croix-Rousse", insiste-t-il. Et pour appuyer son propos, le maire n'hésite pas à convoquer un scénario digne de films catastrophes : selon lui, en cas d'incendie, le plafond du tunnel actuel fondrait en 7 minutes. Un laps de temps insuffisant pour que les secours interviennent et sauvent d'éventuels survivants.

Lire l'article "Deuxième tunnel de la Croix-Rousse plus qu'un tube un concept

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