Le Sénat a validé ce jeudi l’accord entre la France et l’Italie pour la construction de la ligne Lyon-Turin. Une nouvelle qui a “écœuré” l’eurodéputée de la Drôme Michèle Rivasi.
Le Parlement a donné son feu vert ce jeudi 26 janvier au démarrage des travaux de la ligne Lyon-Turin. Les sénateurs ont, comme les députés en décembre, ratifié l'accord entre la France et l'Italie. Un accord signé en 2015 par les deux pays. Le chantier devrait débuter en 2018 et les appels d'offres vont être lancés en cette année 2017.
“Notre contribution s’élèvera à 2,21 milliards d’euros”
Pour autant, cette ligne Lyon-Turin reste contestée par les élus écologistes, qui ont voté contre, ce jeudi, mais aussi par la Cour des comptes qui avait déclaré en août dernier que ce projet, "dont l'intérêt et le financement d'ensemble ne peut se déduire de la seule hypothèse de cofinancement européen, [paraissait] largement hors de portée budgétaire de l'agence, non seulement en 2019, mais également au-delà".
Les Sages s'étaient aussi inquiétés "du caractère très préoccupant de cette perspective pour l'équilibre futur des finances publiques". Harlem Désir, le secrétaire d’État chargé des affaires européennes, a déclaré de son côté que le budget serait de 8,3 milliards d'euros. "L’Europe y contribuera à hauteur de 40 %, l’Italie à hauteur de 35 % et la France 25 %. Au total, notre contribution s’élèvera à 2,21 milliards d’euros, en valeur 2012", a-t-il avancé.
“Ce dossier est pourri”
Contactée par Lyon Capitale, l'eurodéputée écologiste de la Drôme Michèle Rivasi s'est dite "écoeurée et hyper déçue par ce vote". Mme Rivasi dénonce "un passage en force, alors que l'on n'a pas réglé le problème des conflits d’intérêts". L'élue critique aussi "l’indépendance des gens qui évaluent le coût" du projet.
"Ce dossier est pourri. En France, aucun élu ne veut regarder de près les dossiers, parce qu'il y a le BTP qui est vraiment les pieds dedans. Nous, on a la même position que la Cour des comptes. On demande que les coûts soient justifiés, que l'utilité publique soit justifiée et que les devis fournis soient justifiés", conclut Michèle Rivasi.
Le problème est que les 2,21 milliards d'euros annoncés ne sont qu'une faible partie du coût à supporter par la France.Ils ne représentent que la part de financement du tunnel international - sans les acquisitions foncières ni les travaux préparatoires - de plus en valeur 2012. Le 'vrai' montant est beaucoup plus proche de 3 milliards.Et surtout seul le tunnel international ne sert à rien ou presque - en tout cas n'apporte pas de gain aux passagers - sans les travaux de la section française chiffrés à 7,7 milliards d'euros en 2012.La vraie dépense est 5 fois plus élevée qu'annoncé.