UFC-Que Choisir dénonce le "payer plus pour consommer moins"

L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir Rhône a présenté cette semaine une étude qui démontre que les ménages ne sont pas incités à acheter des équipements électroménagers "économes" en énergie. En cause : le système de classification énergétique obsolète et une économie d'énergie devenue hors de prix.

UCF-Que Choisir du Rhône a réalisé une étude sur les dépenses énergétiques des foyers, en s'intéressant plus particulièrement à "l'énergie spécifique", c'est-à-dire la consommation en énergie des équipements d'électroménagers, de l'éclairage et de l'audiovisuel. Constat : alors que la consommation d'énergie a doublée en 20 ans, les consommateurs ne sont pas incités à acheter des appareils économes. L'étude, réalisée par l'association dans 31 magasins de la région Rhône-Alpes et sur 177 modèles de réfrigérateurs et sèche-linges, montre que l'étiquetage, la classification de A à G, et le prix des appareils ne permet pas un achat économe.

Un étiquetage obsolète

Si le système de classification est très connu et apprécié des consommateurs, il est cependant devenu totalement obsolète. En effet, depuis le 1er janvier 2010, la classification qui va de A, appareil le plus économe, jusqu'à G, appareil le plus énergivore, a changé. Pour un réfrigérateur par exemple, aujourd'hui, les classes de B à G de cet équipement ont disparues des rayons, et ont été remplacées par les classes A, A+ et A++. Ainsi, en achetant un réfrigérateur de classe A, le consommateur croit avoir fait un geste pour l'environnement, alors qu' en réalité, il a acheté l'appareil le plus énergivore.

Une économie d'énergie hors de prix

Autre problème : le coût d'un appareil économe en énergie. Si un consommateur décide d'acheter un réfrigérateur de classe A+, il devra payer environ 104 euros de plus que s'il en avait acheté un de classe A. Mais surtout, « le geste écologique n'est pas récompensé » résume René Barraud, président de l'UFC-Que Choisir Rhône. En effet, en 10 ans, l'économie réalisée par le consommateur sera seulement de 90 euros. En conséquence, les consommateurs doivent payer plus cher pour faire, plus tard, une économie d'énergie qui ne sera pas rentable.

Instaurer un bonus-malus pour l'électroménager

Face à ce constat du "payer plus pour consommer moins" que dénonce l'UFC-Que Choisir, l'association propose plusieurs solutions. Tout d'abord, « rendre à l'étiquetage son sens originel ». C'est-à-dire remettre en place la classification de A à G, et cela pour tous les appareils d'électroménagers. De même, UFC-Que Choisir demande à ce qu'un contrôle "neutre" soit instauré pour vérifier les informations sur la consommation en énergie des équipements. Des informations données pour l'heure par les fabricants. Mais ce que demande principalement UFC-Que Choisir, c'est l'instauration d'un bonus-malus. Ainsi, à la place d'une énième taxe, le bonus-malus permettrait au consommateur de faire des économies d'argent et d'énergie. Par an, un ménage pourra réaliser une économie de 140 kilowatt/heure et de 16 euros s'il achète un réfrigérateur de classe A++.

Cette idée de bonus-malus, déjà réalisée dans la région de Poitou-Charente, pourrait aussi permettre à la région, à terme, de faire une économie d'énergie de 5% et de diviser par deux la consommation d'électricité spécifique. Seule condition : que tous les ménages choisissent lors de leurs prochains achats en électroménager l'appareil le plus économe..

L'UFC-Que Choisir devait soumettre son étude et ses propositions aux conseillers régionaux en fin de semaine.

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