Plusieurs institutions culturelles lyonnaises s’associent pour organiser un évènement caritative le mercredi 18 mai en faveur des victimes de la guerre en Ukraine. Pierre Martinez, directeur par intérim de la Maison de la Danse, où se déroulera un spectacle de 2 heures, revient dans Lyon Capitale sur cette "soirée pour la paix".
LYON CAPITALE. Pour quelles raisons la Maison de la Danse s'implique et organise cette soirée exceptionnelle ce mercredi 18 mai ?
PIERRE MARTINEZ. Une des raisons essentielles c'est que dans un état de guerre ce qui est tout des suite mis en danger, outre les vies qui sont en jeu, c'est la liberté d'expression. Et sans elle il n'y a pas d'art. Pour nous, défendre cette liberté là c'est vital dans la vision que l'on a du monde et de la société. Cela nous semblait indispensable d'envoyer un message de soutien et de solidarité en direction des artistes, du monde de l'art et du peuple ukrainien en général. Sur cette base-là, on s'est rassemblé et on a échangé. On a pu convenir assez vite d'organiser quelque chose ensemble. On a construit quelque chose en fonction de nos domaines de compétence, c'est-à-dire la musique, la danse et le théâtre. En essayant, bien sûr, de laisser une place à des artistes ukrainiens.
Qu'en est-il du déroulement de cette soirée ?
On y voit à la fois du théâtre, du chant, de la danse, du cirque... Toutes les disciplines du spectacle vivant y sont représentées. L'orchestre de l'Opéra National de Lyon va interpréter des œuvres de Bach et de Mozart. Le Conservatoire de Lyon participe avec une création, intitulée "Call For Peace", qui sera jouée en avant-première donc, pour un ensemble de saxophones qui a la particularité de regrouper six musiciens de six nationalités différentes dont un Ukrainien et un Russe.
"L'art est par essence l'expression de la liberté de l'artiste et du spectateur qui communient ensemble. L'art a donc une place éminente dans une situation de guerre comme celle que nous connaissons", Pierre Martinez, directeur de la Maison de la Danse
Le Ballet de Kiev sera également présent et il a une histoire un peu particulière. Ils étaient en tournée en France au moment où la guerre a éclaté et depuis ils sont accueillis en résidence par le théâtre du Châtelet à Paris. Ils seront avec nous pour jouer un extrait du Lac des Cygnes, de Tchaïkovski. On aura également un texte d'une grande dramaturge ukrainienne lu par Richard Brunel, metteur en scène et directeur général et artistique de l’Opéra de Lyon. C'est un spectacle de 2 heures très fourni et il nous reste encore quelques dizaines de places. On a décidé de les mettre à tarif unique de 20 euros. Il est encore possible de venir !
Selon vous, l'art permet d'envoyer un message tout en permettant aux artistes de s'exprimer librement. L'art est-il la meilleure réponse à la guerre ?
L'art est par essence l'expression de la liberté de l'artiste et du spectateur qui communient ensemble. L'art a donc une place éminente dans une situation de guerre comme celle que nous connaissons. Travailler le symbolique est aussi important que de travailler au soutien à l'effort de guerre ou à l'accueil des réfugiés. Et à notre échelle, nous ne sommes qu'une goutte d'eau dans l'océan. Mais nous sommes déterminés et cette guerre se double d'un phénomène impressionnant : la guerre d'information. Il y a énormément de censure, de fausses informations, de contre-vérités assénées... La notion de défense de l'information libre est indispensable en parallèle d'un soutien à la paix. Et en France, il y a déjà eu une multitude d'initiatives comme la nôtre qui luttent contre ce phénomène.
Les recettes seront entièrement dédiées aux victimes du conflit en Ukraine et reversées au collectif Alliance Urgences. Le collectif Alliance Urgences réunit six grandes associations humanitaires françaises : Action Contre la Faim, CARE, Handicap International, Médecins du Monde, Plan International et Solidarités International.
Plus d’informations sur le déroulé de la soirée ici.