Il y a un an jour pour jour, près de 85% des routes de la ville de Lyon passaient à 30 km/h. Un changement de paradigme visant à réduire le nombre d’accidents graves et de morts. Un an après, la municipalité écologiste revendique une baisse de 22% de l’accidentalité.
Radar de vitesse à la main, adossé à un feu de circulation situé sur le cours d’Herbouville sur les quais du Rhône du 4e arrondissement, Sebastien contrôle la vitesse des automobilistes arrivant sur la Presqu’île. Il est 12h30 ce jeudi 30 mars et le flot de voitures est continu. D’un coup, l’agent de la brigade motorisée de la police municipale lève la main et descend sur la chaussée, faisant signe à une automobiliste de se ranger sur le bas côté.
"Les gens qui n’habitent pas à Lyon ne font pas attention, mais les Lyonnais ont commencé à identifier cette vitesse limitée"
Sébastien policier municipal de la brigade motorisée
Sur sa jumelle de contrôle, le chiffre 60 s’affiche distinctement. Problème, la vitesse est limitée à 30 km/h sur cet axe très emprunté pour rentrer dans le centre de Lyon. Au volant, Véronique reconnaît avoir roulé trop vite, car elle était "pressée", mais confie ne pas avoir fait attention que la vitesse était limitée à 30 km/h. "Moi j’étais restée à 50 sur cet axe", explique cette habitante de Caluire.
Opéré il y a un an jour pour jour, le changement de la limitation de vitesse sur le cours d’Herbouville s'est fait dans le cadre du passage de Lyon en Ville 30. Une mesure phare de la municipalité écologiste dirigée par Grégory Doucet et qui consistait à inverser la norme en passant la majorité des axes de la ville de 50 à 30 km/h dans le but de réduire l’accidentalité. Depuis le 30 mars 2022, 85% des routes de Lyon sont donc limitées à 30 km/h.
Des résultats "encourageants"
Un an plus tard, "force est de constater que les automobilistes ont baissé leur vitesse. En intra-muros ça reste quand même bien respecté, on a très rarement des grandes vitesses", explique Sebastien, qui concède toutefois que "le matin sur le cours d’Herbouville on a déjà arrêté des automobilistes roulant à 100 km/h au lieu de 30". Au moment de dresser un premier bilan du passage de Lyon en Ville 30, Mohamed Chihi, l’adjoint à la sécurité de la Ville de Lyon explique qu’en un an la police municipale a effectué 17 rétentions de permis pour excès de vitesse. Dans le détail il y a eu : "103 excès supérieurs à 20 km/h, 260 situés entre 20 et 29 km/h, 217 entre 30 et 39 km/h, 80 entre 40 et 49 km/h et 17 au-dessus de 50 km/h".
"On ne doit plus mourir sur les routes à Lyon. À 50 km/h quand une voiture percute un piéton, celui-ci à 80% de chances de mourir, à 30 km/h on a plus que 15% de chance de mourir"
Grégory Doucet, maire de Lyon
Pour autant, malgré ce nombre d’infractions très important, avec des dépassements de vitesse élevés, le maire de Lyon considère que les résultats du passage de Lyon à 30 km/h sont "encourageants", même s’il est encore "trop tôt pour en tirer des conclusions définitives". D’après Fabien Bagnon, le vice-président de la Métropole de Lyon en charge des mobilités actives, "il y a un changement de comportement avec une baisse légère de la vitesse moyenne". Les chiffres sont pris avec des pincettes pour le moment, mais celle-ci aurait baissé de 1% en un an. En revanche, pour l’instant impossible d’obtenir des réponses sur l’impact de la Ville 30 sur la congestion automobile, même si Grégory Doucet ne cache pas se réjouir de la baisse de 10% du trafic automobile depuis 2020. Celle-ci est toutefois sans lien avec le passage en Ville 30.
40% de blessés graves en moins
Pour mieux comprendre les éléments de satisfaction de la Métropole de Lyon et de la Ville, il convient de se pencher sur l’évolution de l’accidentalité. "Avec l’année 2019, qui est la plus comparable par rapport à 2022, ce que l’on constate c’est une baisse de 22% du nombre d’accidents sur le territoire de la ville de Lyon et une baisse de 40% du nombre de blessés graves, qui ont besoin d’une hospitalisation", constate le maire de Lyon. Le but de la Ville 30 étant de réduire l’accidentalité, le contrat semble rempli pour le moment. Du côté de la Métropole de Lyon on reste toutefois prudent en attendant de voir si ces bons chiffres se confirment d’année en année.
D’autant que des "survitesses" sont encore fréquemment enregistrées sur les quais du Rhône, les quais de Saône, l’avenue Garibaldi, le quai Général-de-Gaulle ou encore le quai Maréchal-Joffre, où deux adolescents ont perdu la vie l’année dernière. La plupart de ces axes ne sont pourtant pas passés à 30 km/h et la vitesse ne devrait pas y changer pour le moment, "l’enjeu c’est d’abord de faire respecter la vitesse à 50", souligne Valentin Lungenstrass, l’adjoint aux mobilités de la Ville de Lyon.
Toujours pas de radars urbains
Pour cela, la municipalité espère recevoir des radars urbains de la part de l’État, mais à l'heure d'aujourd'hui leur éventuelle livraison semble au point mort. "Je ne désespère pas que le ministre Clément Beaune soit à l’écoute", explique optimiste Grégory Doucet. La Métropole de Lyon et la préfecture du Rhône ont identifié 100 à 150 lieux sur l’agglomération où pourraient être installés ces radars. Toutefois, du côté de la préfecture on insiste sur le fait qu’à ce stade rien n’a encore été décidé par le gouvernement concernant le déploiement de ces équipements de contrôle.
En 2021, selon une estimation du JDD, le nombre des victimes de fractures causées par des accidents de trottinettes approcherait 6 000 rien qu’à Paris, Lyon et Marseille.
C'est absolument stupide car il est impossible de prouver que cette baisse provient des 30 km/h. D'autant plus que moi qui me déplace beaucoup sur Lyon et ses alentours (puisque je me déplace en clientèle), je n'ai remarqué aucun changement. Soit, il y a beaucoup de circulation et les automobilistes sont toujours largement en dessous des 30, comme avant, soit la circulation est fluide et les gens roulent bien au-dessus des 30. Mais nos bureaucrates à la base de cette loi, enfermés toute la journée dans leurs bureaux n'y voient que du feu et profitent de cette baisse pour nous faire avaler des couleuvres.
Par contre, je constate qu'il existe des policiers pour verbaliser les autos alors que l'on nous disait qu'il n'y en avait pas pour verbaliser les trottinettes et vélos qui ne respectent rien. Si ça, ce n'est pas un acharnement sur les automobilistes, dites-moi ce que c'est.
Prenez votre vélo pour circuler dans la ville et vous constaterez par vous-même l'utilité que les voitures respectent les 30km/h. 🙂
S'agit-il d'un "scoop"??? Perso je connais des gens qui ont délaissé leur voiture au profit des transports en commun , et quand tout va bien , parfois , ils arrivent à l'heure à leur travail , et , ils n'ont plus déclaré d'accidents à leur assurance !!! À quand vous arrêterez de prendre les gens pour des "gens bons" ??? Au fait en parlant de sécurité autoroutière , qu'en est-il exactement de l'insécurité des vélos et trotinettes ??? À combien se chiffre les entrées aux Urgences ??? est-ce en baisse ???
***À 50 km/h quand une voiture percute un piéton, celui-ci à 80% de chances de mourir, à 30 km/h on a plus que 15% de chance de mourir"***...
Remarquable ânerie, à qu'elle vitesse être percuté, avoir la tête qui heurte le trottoir et s'en sortir. Du style l'eau ça mouille!!!!
Le + insupportable pour vous n'est pas "ces évidences" mais que vous devez respecter à 30km/h en ville ?
A 30 km/h l'automobiliste ne se sent plus "comme un dieu"... et ça frustre...
m'en fou je ne me rends plus à Lyon mais devant de telles conneries , je ne peux que souligner des évidences. Alors ?, à quelle vitesse ????????????? le calcul ça te connait pourtant.