Un cadre de GL Events impliqué dans la campagne de Macron

Les doutes s’accumulent quant à l’implication du géant de l’événementiel lyonnais, GL Events, dans la campagne d’Emmanuel Macron. Le directeur des relations institutionnelles a, selon Médiapart, participé à la rédaction de notes pour l’équipe du Président.

Médiapart révélait ce jeudi que le directeur des relations institutionnels du groupe lyonnais GL Events, s’était mis au service de la campagne du président de la République. A l’heure où la société d’Olivier Ginon est au cœur de la polémique, cette histoire soulève un doute supplémentaire quant à l’implication de GL Events aux côtés d’Emmanuel Macron.

Bruno Latrigue, directeur des relations institutionnelles chez GL Events, société d’événementiel lyonnaise, figure parmi les contributeurs de la campagne de Macron. S’il n’occupe aucun poste de coordination, il a malgré tout participé à l’élaboration de plusieurs notes, à la demande des services du Président. "Emmanuel Macron était encore à Bercy quand il a rencontré Bruno Latrigue. Ce dernier lui a alors dit qu’il était prêt à aider le mouvement, notamment pour la coordination du pôle « idées » de la future campagne", affirme un membre de l’entourage d’Emmanuel Macron à Médiapart. En atteste des mails échangés entre MM Latrigue et Lafray qui a structuré ledit pôle idées. Le directeur des relations institutionnelles a envoyé plusieurs notes à la demande de Quentin Lafray, depuis son adresse mail professionnelle. Confronté à ces notes, Bruno Latrigue se défend, arguant que les échanges tenus étaient "personnel : il n’est pas interdit d’avoir des échanges personnels depuis sa boîte professionnelle, non ?"

Des rabais injustifiés ?

Cette nouvelle révélation intervient en plein cœur de la polémique qui lie le géant de l’événementiel à Emmanuel Macron. Ce week-end, Médiapart révélait de nouvelles ristournes accordées au Président. Alors qu’Olivier Ginon se défendait, affirmant que les réductions accordées pour le meeting parisien à la Maison de la Mutualité étaient dues à un "contexte de concurrence très forte et de faible activité pendant la période estivale", d’autres rabais ont été dévoilés. Lors du meeting à la porte de Versailles, en décembre 2016, la société lyonnaise GL Events facture sa prestation 9 000 euros de moins, soit 29 663 euros au lieu de 39 490. La société lyonnaise explique que c’est l’équipe d’Emmanuel Macron qui a installé le mobilier loué, et non GL Events, ajoutant qu’une remise de 20% a été effectuée "en raison de l’importance du volume fourni et l’intensité de la concurrence".

Lyon, au cœur de la polémique

Ces suspicions de rabais relancent la polémique qu’avait évoqué Lyon Capitale en avril quant à la participation financière de la métropole de Lyon à la campagne d’Emmanuel Macron. La ville de Lyon, fortement impliquée dans le mouvement En Marche ! n’a pas su satisfaire les demandes de l’opposition à propos de meetings organisés dans la capitale des Gaules. Certains élus ont joué sur deux tableaux, affirmant avoir collaboré avec LREM lors de leurs congés ou de leur temps libre.

Outre la ville de Lyon, ce sont aussi des sociétés qui sont visées par les doutes. Lyon Capitale faisait part en avril d’un mail reçu par Bruno Bonnell, le mettant en garde contre les ristournes ou cadeaux accordés lors de la campagne : "c’est vraiment le cas typique où on pense bien faire alors que ça nous met vraiment en danger vis-à-vis de la Commission des comptes de campagne. Ce genre de dérives peut avoir des conséquences très graves pour la campagne." A juste titre. Comme le rappelle le président du groupe Socialistes et Démocrates de la région : "Tout "geste commercial" d’une entreprise à un candidat est totalement illégal et entraîne l’inéligibilité du candidat", citant une mesure prise en 1995, prévue par la loi sur le financement de la vie politique.

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