C’est la belle histoire de la semaine, un étalon, Peyo, est allé à la rencontre des enfants et des soignants du service de cardiopédiatrie de l’hôpital Louis Pradel à Bron. Le but ? Donner du baume au cœur des jeunes patients.
Peyo, qui a déambulé au 4e étage de l’hôpital Louis Pradel, n’est pas un cheval comme les autres. Il fait preuve d’une grande attention et d’empathie pour les personnes malades et affaiblies physiquement ou moralement. Constatant cette particularité, son dresseur, Hassan Bouchakour a créé une association, « Les sabots du cœur », initialement pour accompagner les personnes en fin de vie. Hassan Bouchakour espère qu’en emmenant l’étalon dans un autre milieu, auprès des enfants hospitalisés, il pourra étayer son travail de recherche sur les capacités particulières de son cheval. Une présence dont l’aspect bénéfique est également étudié par les médecins du service.
Les enfants semblent plus apaisés après le passage de l’étalon
La chef de service, la professeure Sylvie Di Filippo a porté ce projet dans le but d’évaluer « une approche originale et réconfortante d’accompagnement des patients et des familles confrontées à des pathologies complexes et durables » explique la communication de l’hôpital. Les enfants en cardiopédiatrie sont atteints d’anomalies cardiaques congénitales en situation aigüe ou chronique. Les infirmières du service ont observé le comportement des enfants face à la présence du cheval et fait remplir des grilles d’évaluations aux parents sur leurs réactions. Les grilles n’ont pas encore été analysées, mais certains médecins ont constaté que les enfants semblaient plus apaisés, « Les plus jeunes, d’abord effrayés, sont rapidement entrés en contact avec le cheval Peyo faisant parfois naître des éclats de rire » décrit Geneviève Michel, cadre de l’unité « des petits ». Le personnel sera également sollicité pour s’exprimer sur la présence de Peyo dans les couloirs du 4e étage de Louis Pradel.
La question de l’hygiène est prise très au sérieux
Reste une question en suspens, et pas des moindres, est-ce vraiment sain de laisser un animal habitué à vivre en extérieur au contact d’enfants malades ? L’hôpital affirme avoir pris toutes les précautions. Tout d’abord un cheval ne peut pas transmettre un virus ou une maladie à l’homme. Par mesure de prévention Peyo est suivi de près par une clinique vétérinaire belge tous les mois. Une attestation de bonne santé est remise avant chaque intervention dans l’enceinte de l’hôpital. À l’inverse, un protocole sanitaire a été mis en place pour protéger le cheval des désagréments que pourraient lui causer l’homme.
L’étalon est tondu, lavé, tresser et son corps et membres inférieurs sont recouverts. Une huile et pour les sabots un vernis aux vertus antiseptiques et antiphoniques lui sont appliqués. Les patients greffés portent un masque et les mains des enfants sont lavées avec une solution hydro alcoolique après chaque contact. Le sol est lavé après le départ de Peyo qui est de toute façon très propre : en cas de besoin pressant, il le fait savoir à son dresseur.