La photo d'Arthur Empereur, un proche collaborateur du ministre de l'Intérieur, muni d'un brassard de la police lors d'un déplacement officiel de Gérard Collomb, circule sur les réseaux sociaux. Un cliché qui interpelle à l'heure de l'affaire Benalla. Rien d'anormal selon le ministère de l'Intérieur qui assure que “les brassards sont utilisés strictement, lors des déplacements du ministre, pour permettre l’identification des équipes du ministère”.
Contacté ce jeudi matin, Lyon Capitale a reçu un mail anonyme comportant des images du compte Instagram d'Arthur Empereur, montrant ce proche collaborateur de Gérard Collomb, arborant un brassard de la police. Une photo prise à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2017 lors d'un déplacement officiel de Gérard Collomb venu commémorer l'attaque de policiers, brûlés dans leur voiture par des cocktails Molotov un an plus tôt. Le port de ce brassard interroge à la lumière de l'affaire Benalla, où ce proche collaborateur de l'Élysée a utilisé du matériel de police, dont un brassard, pour interpeller violemment des manifestants. Pour ses actes et pour avoir porté ces équipements de la police, Alexandre Benalla a été mis en examen dimanche soir pour, entre autres, “port public et sans droit d'insignes réglementés”.
Contacté sur ce sujet, Arthur Empereur n'a pas souhaité s'exprimer nous renvoyant vers le cabinet du ministère de l'Intérieur. Ce dernier a assuré que “ces brassards peuvent ainsi être utilisés par les collaborateurs du ministre, ainsi que leur carte professionnelle formatée sur le modèle des cartes professionnelles de tous les agents du Ministère de l’Intérieur (dont les cartes police), pour faciliter leur circulation dans des zones faisant l'objet d'une protection accrue (types zones d’attentat ou zones particulièrement protégées). Ils permettent de passer des barrages de police lors des déplacements du ministre”, précisant que les collaborateurs du ministre de l'Intérieur sont porteurs d'un RIO (relevé d'identité opérateur) comme les policiers.
Le ministère affirme que “les brassards sont utilisés strictement, lors des déplacements du ministre, pour permettre l’identification des équipes du ministère, en particulier relevant de l’organisation et de la communication, par les autorités organisatrices, les autorités préfectorales, et les forces de sécurité présentes”. Une utilisation pas encadrée par la loi, mais qui relèverait de la coutume au ministère de l'Intérieur.
Ce dernier insiste sur le “contexte de violence extrême” dans lequel avait lieu le déplacement durant lequel a été pris le cliché d'Arthur Empereur. “Lors de déplacements considérés comme à risque.(...) pour pouvoir faire face à des situations d’urgences dans lesquelles ils pourraient être exposés aux côtés du ministre, les conseillers sont tous équipés d’un gilet pare-balles individuel. Le port du gilet pare-balle et du brassard "police" par Arthur Empereur s'est exclusivement inscrit dans le cadre d'un déplacement collectif autour du ministre et à l'intérieur”, conclut le cabinet du ministère.
Comme il est dit sur un autre média, contrairement au port d'un gilet par balles, le port de ce brassard n'est absolument pas un facteur de sécurité car au contraire, ça peut en exciter certains. (voir les syndicats de police qui étaient opposés à cette obligation justement parce que ça pouvait les désigner comme cible).
Donc l'argument annoncé dans le communiqué officiel ne tient pas.
D'autre part, le numéro d'identification n'est apparemment pas visible.
Et attention, il est dit "courtoisement" dans l'article, cette "utilisation pas encadrée par la loi" est en réalité : cette utilisation n'est pas PERMISE par la loi.
Un délit prévu par le code pénal à l’article 433-15 du code pénal
voir également l'Article 4 etc de cet arrêté : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwis75y5oL3cAhWNxIUKHcZLBbsQFjAAegQIAhAB&url=https%3A%2F%2Fwww.legifrance.gouv.fr%2FaffichTexte.do%3FcidTexte%3DJORFTEXT000028387708%26categorieLien%3Did&usg=AOvVaw0IU1e5t2DsTDHja3cF5HuA
Il y a la loi et ce qu'en font les individus qui se chargent de NOUS la faire respecter. D'évidence il n'y a pas assez de personnel pour assurer la sécurité du premier flic de France, alors nous citoyens lambda que pouvons nous espérer?