Université Lyon 1

Un colloque pour lutter contre l’homophobie dans le sport à Lyon 1

Un colloque sur l’homophobie dans le sport est organisé ce mercredi et jeudi à l’université Claude-Bernard (Lyon 1). Une manifestation qui prend d'autant plus de sens au lendemain de l'attentat commis dans une boîte de nuit LGBT à Orlando, dans la nuit de samedi à dimanche.

Le laboratoire sur les “Vulnérabilités et l'innovation dans le sport” de l'université Claude-Bernard organise les 15 et 16 juin un colloque sur la question de l'homophobie dans le sport. Cet événement sera l'occasion de mettre en lumière les innovations réalisées afin de lutter contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle dans le sport, et de créer les conditions d'un sport "inclusif". Ainsi les Gay Games, manifestation sportive ayant pour but "la reconnaissance de l'identité et des libertés des personnes LGBT", dont l'édition 2018 aura lieu à Paris. Dans un deuxième temps, le colloque se penchera plus particulièrement sur l'homophobie dans le cadre du football, dans le contexte de l'Euro 2016 en France.

Force de proposition

Organisée sur deux jours et ouverte à tous, la manifestation associe conférences et ateliers de travail. Ces ateliers doivent être un lieu d’"échanges entre acteurs de terrain, institutions et scientifiques". Pour les participants, l'objectif est double : produire et diffuser des "données sur le sport et les discriminations", ainsi qu'élaborer des propositions d'action. Deux "textes programmatiques" seront ainsi produits : le premier posera "les principes d'une pratique sportive inclusive", tandis que le deuxième devra formuler "onze propositions pour lutter contre l'homophobie dans le football". Ces deux textes seront présentés aux associations sportives signataires de la Charte contre l'homophobie dans le sport. La collaboration avec des associations (parmi lesquelles la Fédération sportive gaie et lesbienne), les collectivités locales et les médias doit permettre de transformer ces propositions en actions concrètes.

Un contexte d’homophobie persistante

Ce colloque intervient juste après le massacre perpétré dans une boîte de nuit LGBT à Orlando. L'auteur de l'attentat, Omar Mateen, s'est revendiqué de l'organisation État Islamique. Son père, interrogé par la chaîne NBC News, a toutefois déclaré que son acte n'avait "rien à voir avec la religion" : selon lui, son fils serait devenu furieux il y a quelques mois en voyant deux hommes s'embrasser devant sa femme et son fils.

En France, le nombre d'actes homophobes semble diminuer ces dernières années. Dans son rapport de 2016, SOS Homophobie (association recueillant des témoignages des victimes de discriminations) indique une baisse de 40 % du nombre de témoignages recueillis en 2015 par rapport à 2014. Mais, selon le rapport, cette baisse est avant tout le signe de la sortie d'une période de discriminations particulièrement fortes avec les débats sur le mariage pour tous. Les années 2012 et 2013 avaient en effet été marquées par une forte augmentation des actes homophobes. De plus, les agressions physiques ne diminuent, elles, que de 6 %.

Des discriminations persistantes donc et qui sont particulièrement fortes dans le monde du sport. Selon une étude présentée par le ministère des Sports en 2015, 41 % des joueurs de football professionnels ont "exprimé une opinion hostile à l'homosexualité". Le sujet reste tabou pour 63 % d'entre eux.

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