Des obtenteurs du monde entier se donnent rendez-vous, vendredi 2 juin à Lyon, pour inventer de nouvelles variétés et faire face aux changements climatiques.
89 obtenteurs représentant 11 pays sont réunis vendredi 2 juin, entre 9h00 et 11h00, dans la grande roseraie du parc de la Tête d'Or.
Cette fine fleur venue des quatre coins du monde, d'Afrique du Sud au Japon en passant par le Canada, la Nouvelle-Zélande ou les Etats-Unis, présenteront, à l'occasion du 93e Concours international de roses nouvelles de Lyon - 7e étape d'un calendrier mondial qui compte 26 dates - 89 rosiers d'un nouveau genre.
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Les obtenteurs (ou hybrideurs) sont le premier maillon de la filière roses. Ils sont les créateur de roses nouvelles, obtenues par croisement de deux variétés. "Ils contribuent de fait à l’amélioration et à la progression du type rosa hybrida." explique la Société nationale des roses.
"Pour créer une rose qui arrive sur le marché, il faut pratiquement dix ans de sélection"
Daniel Boulens, président de la Société françaises des roses et ancien directeur des services des espaces verts à la Ville de Lyon
A quoi sert un tel concours ? A l'origine (le concours de Lyon date de 1930), les concours avaient pour but pour les obtenteurs de comparer leurs créations, de tester leurs nouvelles variétés, leurs hybridations auprès des collectionneurs et du grand public (il n'y avait pas ni Facebook, ni Instagram).
"Les concours de roses dites nouvelles sont là pour essayer de faire avancer cette dynamique des roses, ils permettent une réelle sélection grandeur nature de roses issues de l'hybridation."
Ce sont parmi meilleures variétés de concours que sont sélectionnées les futurs rosiers et roses qui seront ensuite proposées dans les commerces.
"Pour créer une rose qui arrive sur le marché, il faut pratiquement dix ans de sélection, de la période où on met le pollen d'une rose sur le pistil d'une autre et arriver à une diffusion" expose Daniel Boulens, président de la Société française des roses et ancien directeur des services des espaces verts à la Ville de Lyon.
A créer des roses "durables" notamment, expose Daniel Boulens, président de la Société françaises des roses et ancien directeur des services des espaces verts à la Ville de Lyon. "On prend conscience de l'impact environnemental de l'industrie qui les produit".
La rose de demain devra être "résistante aux maladies". L'enjeu est de taille puisque depuis 2017, il est interdit d'utiliser des produits chimiques dans les parcs et jardins publics et qu'en 2019 la loi Labbé a interdit la vente de produits phytosanitaires à base de pesticides de synthèse ainsi que leur utilisation et leur détention par les particuliers.
"On prend conscience de l'impact environnemental de l'industrie qui les produit"
"Les roses de demain seront hybrides au niveau des couleurs et des fleurs" détaille Daniel Boulens. Pour les roses fleurs coupées en vase, l'intérêt sera d'allonger leur durée de vie, aujourd'hui comprise entre quatre et cinq jours. "L'avenir, ce sera aussi les fleurs personnalisées" pour choisir sa propre rose avec sa couleur, sa forme, son parfum.
La Grande roseraie ou roseraie internationale de Lyon
C'est en 1960, sous l'impulsion de Louis Pradel (1906-1976), maire de Lyon, que la Roseraie Internationale de Lyon a été créée. Elle est située dans le Parc de la Tête d'Or, entre le lac artificiel et le quai Achille Lignon qui dessert les bâtiments de la Cité Internationale. Ce site a été retenu pour les raisons suivantes :
- une grande prairie était disponible
- ce lieu était peu fréquenté par les visiteurs
- de très beaux arbres servaient d'écran le long du quai
- on ne brisait aucune perspective
- on bénéficiait de celle du lac
La Roseraie occupe une superficie de 5 hectares avec une ouverture de 200 mètres sur le lac entouré d'arbres très âgés. C'est un "jardin de roses" de style irrégulier, mi-anglais, mi-moderne. Sa particularité est de présenter de nombreux massifs de 100 à 500 rosiers appartenant à tous les groupes : arbustes, sarmenteux, pleureurs, miniatures… Plus de 350 cultivars et environ 30 000 plants sont regroupés sur le site.
Une importante gamme de plantes vivaces, plantes bulbeuses, d'arbustes et de conifères décoratifs accompagnent harmonieusement, suivant la saison, les plantations de rosiers. Les plantations sont sans cesse renouvelées en tenant compte des exigences particulières pour être en harmonie avec le style paysager du Parc de la Tête d'Or.
Il fallut quatre ans de travaux pour réaliser ce vaste chantier. Messieurs Chabert, directeur du services des espaces verts, Rougis Adjoint technique et Arnaudon, ingénieur subdivisionnaire ont été les réalisateurs de cette œuvre magnifique ayant acquis une solide réputation sur les 5 continents.
Ainsi le vendredi 19 juin 1964, en présence du maire de Lyon, de son Altesse Sérénisime la Princesse Grâce de Monaco, de son Altesse la Begum Aga Khan, la Baronne Gaston de Gerlache de Gomery, Présidente de la Fédération Mondiale des Sociétés de Roses, M. Edgar Pisani, ministre de l'Agriculture et les Ambassadeurs de Grande-Bretagne, du Japon, des Pays-Bas, d’Allemagne, et d’URSS eut lieu l'inauguration de cette petite "merveille".
(Extrait du site de la Société française des roses").