Après la mort d'un policier tué par balles à Avignon lors d'une opération antidrogue, un policier lyonnais revient sur les causes qui ont mené à un tel drame. La solution : "un sursaut des forces démocratiques".
Bertrand D. est délégué du syndicat Force ouvrière police municipale (FOPM) de Lyon.
Policier sur le terrain au quotidien, son nom n'est pas mentionné, sa photo n'est pas publiée pour éviter tout risque concernant une éventuelle atteinte à son intégrité physique.
Lyon Capitale : Comment en est-on arrivé au point qu'aujourd'hui en France un policier puisse être tué de sang froid en plein centre ville ?
C'est le résultat d'un police bashing permanent, d'une mise en cause systématique des forces de l'ordre.
Regardez tous les emballements médiatiques récents : dès qu'un délinquant est victime de son mode de vie de délinquant, c'est la responsabilité de la police qui est pointée du doigt, il faut que cela cesse.
Comment réagissez vous aux déclarations du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui parle d'une "guerre" menée contre les trafics de stupéfiants menée grâce à des "soldats", les policiers ?
Ce sont des mots. Pour mener une guerre, il faudrait un courage politique sans faille. Nous l'avons vu, dès que la police est mise en cause par certaines associations et certains médias, ce courage politique fait défaut et nous sommes lâchés jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. Nous ne voulons plus de déclarations dans l'émotion, nous voulons des actes, de la confiance et du travail.
"Des moyens conséquents et une volonté inébranlable."
Sur le terrain à Lyon et dans sa métropole quelle est la situation ? Cette violence sans état d'âme la ressentez vous dans votre quotidien ?
A Lyon et dans sa métropole, nous assistons depuis une dizaine d'années à une dégradation exponentielle de nos conditions de travail. Les délinquants n'ont plus peur de la police, ni de la justice.
Les passages à l'actes se multiplient et ils atteignent une violence jusqu'à la inégalée, parfois gratuitement. Nous attendons un sursaut de toutes les forces démocratiques du pays pour réarmer le bras de la justice. Justice et police doivent travailler de concert avec des moyens conséquents et une volonté inébranlable.
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"un courage politique sans faille" Autant parler de l'arlésienne !
La police municipale n'a pas à récupérer le travail des policiers nationaux. Chacun son métier, chacun sa formation. S'ils ont peur des associations de citoyens, qu'ils utilisent des caméras piétons car au moins avec les images le son, il n'y a plus de doutes possibles.
un courage politique sans faille" Où ça ?