Pour Christophe C., sous-brigadier rattaché à la police de Lyon, Sabrina était consentante, et aurait eu pour habitude de dire “non” au cours de leurs jeux intimes. Pourtant, ce 17 octobre 2002, la jeune adjointe de sécurité au commissariat de Caluire appelle ses supérieurs en larmes, accusant son collègue et ancien amant de l’avoir violée.
Jugé à partir de ce matin par la cour d’assises du Rhône, Christophe C., 42 ans, devra expliquer pourquoi il n’a pas compris ce « non ». Sabrina, mariée et mère d’une petite fille, vivait avec lui une relation adultère depuis un an, mais souhaitait y mettre fin. Il n’aurait pas compris. Et aurait même menacé de suicider. Mais c’est Sabrina qui finit par tenter de se donner la mort, quelques jours après les faits, exprimant dans plusieurs lettres le désespoir d’une femme abusée dans son enfance par son père, battue plus tard par son époux et, selon ses propos qu'elle n’a jamais changés devant les enquêteurs, violée par son ancien amant.
Les débats, durant lesquels de nombreux témoins seront amenés à comparaître, devront permettre de comprendre le fonctionnement de ce couple singulier. Condamné une première fois par le tribunal correctionnel à quatre ans de prison, dont trente mois assortis de sursis pour simple « agression sexuelle », et après que le parquet ainsi que la victime ont fait appel, Christophe C. aurait lui-même exprimé le souhait d’être jugé par une cour d’assises, pour le chef de « viol ». Espérant la relaxe. Le verdict devrait être rendu demain soir.