Le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Lyon a donné, ce vendredi, les chiffres stupéfiants de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie blessés en 2019.
384. C'est le nombre de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie qui ont été blessés en 2019, dans le département du Rhône, dans l’exercice de leurs fonctions. Plus d'un par jour. Le chiffre a été donné ce vendredi matin par le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Lyon (fusion des tribunaux d'instance et de grande instance), en préambule de son discours de rentrée solennelle.
Nicolas Jacquet a rendu hommage au capitaine de police Franck Labois, décédé après avoir été percuté par un fourgon dans la nuit du 10 au 11 janvier, à Bron. Le policier participait, avec le Groupe d'appui opérationnel( GAO) de la sûreté départementale du Rhône auquel il appartenait, à une opération de filature contre une équipe de voleurs de fret.
Le 15 janvier, un mineur était placé en garde à vue puis mis en examen pour "vol suivi de violences ayant entraîné la mort". Il est en détention provisoire. Le lendemain, un deuxième individu âgé de 21 ans, "petit voyou de la banlieue lyonnaise qui commençait à prendre de l'envergure" selon Le Parisien, était interpellé dans le 8e arrondissement de Lyon par la BRI (Brigade de recherches et d'intervention). Placé en garde à vue, il était, dans la foulée, mis en examen, quatre jours plus tard, des chefs d' "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique et vol suivi de violence ayant entraîné la mort en bande organisée". Il reconnaît avoir été le conducteur du véhicule qui a percuté le policier. Il nie en revanche avoir eu l'intention de le tuer. Il a, lui aussi, été placé en détention provisoire. Quant au, un troisième individu, majeur, soupçonné d'avoir été présent à bord du véhicule qui a fauché le policier, interpellé dans la région de Saint-Étienne, il a été laissé libre à l'issue de sa garde à vue (sources : Parquet de Lyon, 24 janvier).
174 refus d'obtempérer présentant un risque de mort
À ces 384 fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie blessés en 2019 dans l’exercice de leurs fonctions, le procureur de la République de Lyon a détaillé 174 refus d’obtempérer "exposant directement autrui à un risque de mort ou d’infirmité" auxquels ont été confrontés les services de police et de gendarmerie sur le terrain. Sur les ressorts des tribunaux judiciaires de Lyon et de Villefranche-sur-Saône, 1 313 procédures de violences ou rébellion sur des personnes dépositaires de l’autorité publique ont été ouvertes. "Ces éléments chiffrés tirés de l’activité du quotidien confirment, s’il en était besoin, que les membres des forces de sécurité intérieure sont, jour après jour, engagés au service de nos concitoyens sur des missions dont ils connaissent et assument la dangerosité" a souligné Nicolas Jacquet. Le procureur de la République a clos le sujet en martelant que cet "héroïsme du quotidien, il n’est malheureusement mis en exergue qu’au moment où le drame survient. L’hommage pour important et solennel qu’il soit, est malheureusement souvent de courte durée et les polémiques toujours promptes à ressurgir."