C'est de ce constat que sont partis Dinah Weissmann, directeur de recherche au CNRS et co-fondatrice de l'unité de Neuropharmacologie moléculaire du CNRS de Lyon, et Jean-François Pujol, ancien professeur de médecine à Grange-Blanche, pour créer Biocortech.
Cette société de biopharmacie, basée dans le XIVe arrondissement à Paris, développe de nouvelles molécules dans le traitement des maladies neuropsychiatriques.
Une première mondiale
Alors que les antidépresseurs actuels augmentent le taux de sérotonine dans le cerveau, probablement responsable de notre humeur, Biocortech travaille à réactiver les circuits neuronaux déficients. "Il a été démontré que dans certaines dépressions, il y a une inactivation d'une partie du cortex préfrontal, explique Dinah Weissmann, la PDG. Or, cette région joue un rôle très important dans l'élaboration de nos "comportements adaptés" (ndlr : dits normaux). En réactivant spécifiquement cette partie du cerveau, nous pouvons soigner la dépression."
Aujourd'hui, les résultats menés sont très positifs. Des essais cliniques devraient prochainement être réalisés sur l'homme. D'ici deux à trois ans, le premier médicament
permettant de soigner tous les patients, notamment ceux qui résistent aux antidépresseurs actuels, devrait être mis sur le marché. Un marché estimé à ce jour à 18 milliards de dollars, qui risque d'augmenter, l'OMS** considérant qu'en 2020, la dépression sera la première cause de morbidité chez les femmes, la deuxième chez les hommes.
* Site internet : info-depression.com
** Organisation mondiale de la santé
En chiffres
La dépression touche tout le monde, hommes, femmes, jeunes, vieux, ruraux et citadins, habitants des pays dits développés et leurs voisins des pays en voie de développement.
Au niveau mondial, plus d'1 personne sur 4 en souffrirait pendant sa vie. En France, 3 millions de personnes sont concernées chaque année. Il faut se rendre à l'évidence : les états dépressifs sont devenus une pathologie de masse.
En France, selon l'étude SMPG (36 000 personnes âgées de 18 ans et plus ), 11% des personnes interrogées ont connu un épisode dépressif dans les deux dernières semaines précédant l'enquête. Pour 6% d'entre elles, ce trouble dépressif peut être considéré comme récurrent (sur la vie entière).
Les femmes ont 1,4 fois plus de risque qu'un homme d'avoir eu un épisode dépressif. 1,9% présentent un risque suicidaire élevé. La séparation, le divorce et le chômage sont des facteurs très liés aux épisodes dépressifs.
Source : Drees - Enquête SMPG. Santé mentale en population générale 1999 - 2003.
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