Il voulait voir son père, il a été arrêté par les autorités géorgiennes. Halis Aydogan, un français d’origine turque domicilié à Saint-Bonnet-de-Mure, est retenu depuis le 21 janvier dans le pays caucasien, à la demande de la Turquie.
En 1996, la justice turque condamne Halis Aydogan à six ans et trois mois de prison. L’homme, activiste de gauche, a été arrêté à la suite de violences lors de manifestations en Turquie contre le pouvoir de l'époque. Il est torturé et jugé, mais parvient à fuir pour se réfugier en France, pays dont il obtient la nationalité en 2009.
En janvier, lui et son père décident de se revoir, après 17 ans de séparation. Halis est entre temps lui-même devenu père de deux enfants et chef d'une petite entreprise. Ils choisissent de se retrouver en Géorgie, le fils ne pouvant entrer dans son pays d’origine sans risquer d’être intercepté par la police locale et le père n'ayant pas pu avoir de visa pour la France. Mais dans le Caucase, il est tout de même arrêté à son arrivée. La Turquie, qui demande son extradition, avait obtenu d’Interpol l'ajout du nom d'Aydogan sur la liste rouge des personnes recherchées...
Le 30 mai, sa famille et plusieurs organisations et partis politiques de gauche* ont lancé un appel aux autorités françaises pour faire pression sur la Géorgie et la Turquie, afin de faire libérer Halis Aydogan. Une manifestation était prévue à 14h sur la place Bellecour, ce samedi 13 juin.
* Organisations signataires : Ligue des droits de l'Homme, CIMADE-groupe locale de Lyon, Centre Culturel des Alevi de Lyon, FUAF (Fédération d’Union des Alevis de France), Centre Culturel de Pir Sultant Abdal Belleville, Centre Culturel des Alevi de Rhône-Alpes, Amitié Kurde Lyon, Centre Culturel de Mésopotamie, PCF-Rhône, NPA, EELV-Rhône, Ensemble-69, CGA-Lyon, JC de la Loire, ATIK-YDG (Nouvelle Jeunesse Démocratique)
Remplacez 'gauche' par 'droite' dans le texte et essayez de me confirmer que la suite des événements aurait été la même : un activiste d’extrême droite jugé et condamné en Turquie pour actes de violence parvient à s'échapper et à rejoindre la France terre d'asile. Amnesty International plaide sa cause auprès de la France qui l’accueil et lui octroie la nationalité sans autre forme de procès. Notre pays est formidable. Le phare de la démocratie et des droits de l'Homme.