C'est "par hasard", en demandant à contrôler l'accès de leurs boîtes mails, que le syndicat SUD CT du conseil régional découvre qu'une personne non autorisée peut lire leurs échanges virtuels. Invité dans l'Autre Direct, Yann Prono, secrétaire général du syndicat SUD CT, raconte le point de départ de l'affaire qui a entraîné un signalement au parquet du conseil régional présidé par Laurent Wauquiez.
"Nous ne pouvions pas imaginer que ce que nous avions découvert était de l'ampleur de ce qu'à pu décrire par la suite Laurent Wauquiez" explique aujourd'hui Yann Prono dans l'Autre Direct. À la fin du mois de janvier, le syndicat SUD CT, dont il est secrétaire général, rapporte à sa hiérarchie qu'une personne non autorisée a accès à leurs boîtes mails. Informé, Laurent Wauquiez demandera une enquête interne, avant d'adresser un signalement au parquet le 14 février dernier.
Il apparaît alors qu'un courrier "à caractère confidentiel", daté du 5 novembre 2015- date à laquelle le conseil régional est encore présidé par le socialiste Jean-Jack Queyranne - aurait demandé de signaler les messageries qui auraient utilisé le mot clé "dangele". En pleine campagne pour les régionales, l'objectif de cette requête aurait été de trouver les personnes qui, parmi les fonctionnaires et les élus de la région, étaient susceptibles de communiquer avec l'hebdomadaire satirique lyonnais "Les potins d'Angèle". Le fondateur du journal, Gérard Angel, a chargé l'avocat André Soulier de porter plainte et a considéré auprès du correspondant lyonnais du journal Le Monde que cette affaire porte "une atteinte grave aux sources des journalistes". En attendant les avancées judiciaires, les questions autour de cette affaire restent nombreuses.