Un gérant d'une société d'import-export basée en Hongrie serait à la tête d'un réseau de voitures volées. C'est un faux car-jacking survenu le 15 janvier à Vaulx-en-Velin qui a permis aux enquêteurs de mettre à jour ce trafic international.
L'affaire commence par un car jacking d'une Audi A3, avec arme, survenu le 15 janvier dernier. La victime, un Savoyard, dépose plainte au commissariat de Vaulx-en-Velin. Mais des incohérences sautent aux yeux des enquêteurs et ceux-ci concluent rapidement à une fausse déclaration et à une tentative de fraude à l'assurance. Le plaignant se trouve placé en garde à vue, à Aix-les-Bains. Il avoue les faits. Il explique avoir acheté cette auto pour 10.000 euros, payés en liquide à un homme habitant St-Fons. Problème : la somme versée représente la moitié de la valeur du bolide. "C'est cela qui nous a choqué", nous confie une source policière. Le Savoyard raconte avoir déjà revendu le véhicule à un autre homme, juste avant de déposer sa fausse plainte.
Un employé de banque qui détournait de l'argent
L'enquête permet d'établir que cet employé de banque avait détourné auprès de son employeur 15000 euros, dont une partie a servi à financer son achat. Il aurait, pour ce faire, ouvert de faux crédits et de faux comptes bancaires. L'achat en liquide et l'indemnisation attendue de l'assurance lui permettaient de blanchir cet argent. L'homme n'était pas à son coup d'essai. Il avait aussi acquis un 4x4 BMW pour 38.000 euros. Coïncidence troublante : le vendeur est le même, l'individu de St-Fons. L'achat a encore été réalisé en liquide. L'auto avait été immatriculée en Hongrie.
C'est ainsi que les enquêteurs ont mis à jour un trafic international de véhicules. L'homme de St-Fons, d'une quarantaine d'années, est à la tête d'une société d'import-export basée en Hongrie. Il a été placé en garde à vue et mis en examen. L'étude technique de ce 4X4 a permis d'établir que le numéro de série avait été re-frappé selon un procédé presque parfait. Plusieurs pièces provenaient de divers véhicules dont certains avaient été volés en Europe de l'Est (Autriche et Hongrie). Les policiers ont découvert au domicile de ce gérant un document de vente d'une voiture d'origine hongroise acquise en 2010 par un jeune Vénissian. Les enquêteurs s'emploient à démanteler l'ensemble du réseau. Et s'intéressent notamment à un autre homme, résidant hongrois.