Jusqu'à vendredi, la cour d'assises du Rhône entend et juge Abdelatif Belkadi pour des viols aggravés, des agressions sexuelles et toute une série de vols commis avec effraction, par escalade et sous la menace d'une arme à Lyon, Meyzieu et Vaulx-en-Velin, entre 2001 et 2003.
Une logique sexuelle et économique
Le mode opératoire est à chaque fois le même : le prévenu rentre chez sa victime en cassant un carreau d'une fenêtre (cuisine, toilettes ou chambre à coucher). Parfois, il surprend sa "proie" en pleine nuit, une main sur sa poitrine ou dans son sexe, la menace avec un couteau ou un tournevis, et repart avec de l'argent, une chaîne hi-fi, un lecteur CD, un vélo ou un ordinateur. Mais le "prédateur", comme un avocat l'a surnommé, a pêché d'excès : c'est en utilisant trop souvent le téléphone portable de l'une de ses victimes qu'Abdelatif Belkadi a été confondu.
Les marabouts n'auront rien fait
Devant le juge, l'inculpé a invoqué Satan et a gesticulé de manière désordonnée. Selon les nombreux psychiatres qui l'ont examiné, le suspect souffre de troubles de l'identification virile et du rapport à la parole. Une expertise a mis en exergue "un délire organisé autour de la présence dans sa vie du Chétane (le diable) qui l'importunerait en permanence malgré les séances chez le marabout" qu'auraient organisées ses parents en Algérie et au Liban, quand il était petit. Les victimes sont aujourd'hui âgées de 28 à 51 ans. Abdelatif Belkadi, lui a 26 ans. Il encourt 20 ans de prison. Sa place relevant certainement plus d'un établissement psychiatrique.
Procédure
La victime d'une infraction pénale peut porter plainte pour faire sanctionner l'auteur des faits. En se constituant partie civile, elle peut en plus prétendre à des dommages et intérêts.
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