Un viticulteur poursuivi pour avoir refusé de polluer

Une amende de 1000 euros a été requise à l'encontre d'Emmanuel Giboulot, un viticulteur qui n'a pas voulu traiter ses vignes avec des pesticides. Poursuivi devant le tribunal correctionnel de Dijon, son histoire a enflammé les réseaux sociaux. 450 000 personnes ont signé une pétition en soutien au viticulteur.

Emmanuel Giboulot, un vigneron bourguignon, comparaissait, lundi 24 février, devant le tribunal correctionnel de Dijon pour avoir refusé de traiter 10 ha de côtes-de-beaune et de hautes-côtes de nuits contre la flavescence dorée. Le parquet a requis une amende de 1.000 euros, assortie pour moitié du sursis.

"Ce qui va se jouer lors de ce procès dépasse de très loin mon cas personnel : à travers moi, c’est toute l’agriculture respectueuse de l’environnement, qui est visée. Si je suis condamné, les agriculteurs bio et non bio comprendront qu’ils doivent obéir aveuglément aux injonctions des autorités, y compris si cela implique d’empoisonner leur propre terre et décimer plus encore les abeilles et autres insectes pollinisateurs", a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur internet. A quelques heures de l'audience, la pétition lancée en soutien à Emmanuel Giboulot avait rassemblé près de 450 000 signatures.

Flavescence

Au début de l'été 2013, ce viticulteur bio refuse de traiter ses raisins contre la flavescence dorée, une maladie mortelle pour le cep. Le retour de bâton est immédiat : contrôlé par la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf), fin juillet, il est convoqué devant le délégué du procureur de la République du tribunal d'instance de Beaune pour infraction au Code rural. Ce qu'on lui reproche ? Ne pas avoir respecté l'arrêté préfectoral qui imposait un traitement insecticide à tous les viticulteurs de la Côte-d'Or.

"Cette maladie, la flavescence dorée, est la plus grave de la vigne. Elle ne contribue pas à faire baisser le rendement, elle est tout simplement mortelle", explique Olivier Lapôtre, chef de service à la Draaf Bourgogne. Trois cas de favescence auraient été constatés en Côte d'Or.

Le vigneron encourt jusqu'à 30 000 euros d'amende et six mois d'emprisonnement. Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 7 avril prochain.

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