Un candidat UMP aux régionales avait émis l'idée de réserver un wagon ultra-sécurisé aux femmes, l'exemple selon lui, "des personnes les plus vulnérables". Ces petites choses fragiles apprécieront.
Réserver le wagon de tête, dans le réseau Ile-de-France, aux « personnes les plus vulnérables », notamment les femmes seules ? Bruno Beschizza, tête de liste UMP pour les régionales en Seine-Saint-Denis, en a émis l'idée ce lundi sur France Bleu. Interrogé par Rue89, il estime avoir été « mal compris ».
Des wagons sur-vidéoprotégés
A 39 ans, Bruno Beschizza est un novice en politique, même s'il fréquente depuis quelques années les allées du pouvoir comme responsable du syndicat de policiers Synergie Officiers. Son flair de candidat aux élections régionales lui a fait lancer l'idée suivante : « Dans les transports, systématiquement le soir [il faut] faire en sorte que les femmes seules aient un accès privilégié dans le premier wagon, qu'il soit sur-vidéoprotégé, pour que les gens se sentent en sécurité. »
Lorsque j'appelle l'officier de police en disponibilité, il commence par râler : « J'ai vu la dépêche AFP, on m'a mal compris… ce wagon ne serait pas 'réservé' aux femmes, mais à toutes les personnes qui veulent être protégées. Pour moi, la femme est l'exemple de la personne la plus vulnérable, mais elles n'ont pas l'exclusivité de la vulnérabilité. Un ado de 15 ans, qui a peur, pourrait aussi y accéder… »
Vous me prenez pour un arriéré ? ! ?
Je lui demande alors comment lui est venue cette idée : « Ce n'est pas dans les manuels de police, mais le souvenir d'un ado qui prenait la ligne 9 jusqu'à mairie de Montreuil, pour enchaîner avec le bus 121… Parfois, je préférais monter dans le wagon de tête où il y a le conducteur, en me disant qu'en cas de problème, il entendrait le bruit. Vous savez, la politique, ça peut être des mesures de bon sens, lisibles par tout le monde, pas besoin d'être bac +25 ! »
Bruno Beschizza est là sur un de ses deux terrains de prédilection pour la campagne régionale : les transports et les lycées. Je plaisante en lui demandant s'il veut créer des classes réservées aux filles : « Vous me prenez pour un arriéré ? ! ? Vous savez, la sécurité est un thème transversal. Cela ne sert à rien de mettre des millions d'euros dans des équipements si les gens ne se sentent pas bien. »
Pour le wagon « femmes », il reconnaît ne pas avoir échangé sur le sujet avec la RATP. Les électeurs souhaitant rencontrer M. Beschizza ont une chance de le croiser le matin dans les gares parisiennes, où il tracte régulièrement.
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