Groupama Stadium Lyon
Groupama Stadium © Romane Thevenot

Une ancienne joueuse de l'OL fait condamner le club pour discrimination sexuelle

Poursuivi par une ancienne joueuse de son centre de formation pour le non-renouvellement de sa licence, l’Olympique lyonnais a été condamné à 3 500 euros d’amende. 

Après le non-renouvellement de sa licence par l'OL, une ancienne joueuse du centre de formation du club lyonnais s’était tournée vers la justice, réclamant deux millions d’euros pour le préjudice subi. Lors de son audience tenue devant le tribunal de Lyon fin septembre, l’avocat de Lina S. expliquait que l’Olympique lyonnais avait évincé sa cliente, aujourd’hui âgée de 21 ans, pour avoir dénoncé des comportements inappropriés de son formateur envers plusieurs joueuses, et non en raison de ses qualités sportives.

Lire aussi : L'Olympique Lyonnais devant la justice pour "discrimination sexuelle"

En 2017, sa prise de parole avait poussé l’entraîneur incriminé à la démission, puis à sa condamnation à six mois de prison avec sursis. Mais une fois la saison terminée, les parents de la jeune fille avaient été avertis par téléphone qu'elle ne serait pas gardée l'année suivante en raison de ses performances. C’est en tout cas ce qu’affirmait en septembre devant le tribunal maître Ben Achour, l’avocat de Lina et sa famille.

La discrimination est "établie"

Selon lui, le renvoi de Lina avait notamment été facilité par l’absence de convention de formation pour les filles. Depuis juin, un arrêté ministériel a été pris pour étendre aux filles cette mesure jusqu’ici réservée aux garçons et qui leur assurait des avantages plus importants pendant leurs années au centre. Notamment dans le cas d'une résiliation de contrat initiée par le club. Ce dont n'a pas pu bénéficier Lina. Me Ben Achour estimait donc que la différence de traitement entre les filles et les garçons au moment des faits constitue une discrimination sexuelle. De son côté, Me Bidal, l’avocat de l'OL, arguait qu’il n'y a eu aucune violation légale de la part de son client, qui n'a fait que respecter la loi en vigueur en 2017. 

La justice a finalement décidé de trancher en faveur de Lina et sa famille, reconnaissant que la "discrimination alléguée … est établie". L’Olympique lyonnais a donc été condamné à lui verser 3 500 euros au titre du préjudice moral subi et de la perte de chance entraînée par ce renvoi.

D'après France Info, dans son jugement , le tribunal s'est notamment appuyé sur une loi qui "prohibe en son article premier, au titre des discriminations directes, les situations dans lesquelles, sur le fondement de son sexe, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne l'aura été dans une situation comparable".

L'OL pourrait faire appel

Selon nos confrères de l’Équipe, le club réfléchirait à faire appel de la décision. L'OL estime que le tribunal lui a donné raison en "rejetant tout lien entre la rupture et une éventuelle dénonciation de violences sexuelles", avant de le condamner pour ne pas avoir fait signer à Lina ladite convention, qui n'était à l'époque pas obligatoire.

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