Longtemps rejetée par les parents d’élèves et finalement mise en place lors de cette rentrée scolaire, la réforme Pep’s du périscolaire de la Ville de Lyon prend ses marques dans les écoles lyonnaises.
Il est 17 heures, des cris d’enfants résonnent dans la cour de récréation de l’école primaire François Auguste Ravier, dans le 7e arrondissement de Lyon. Les élèves attendent leurs parents en jouant au ballon ou dans les salles de classe. Le départ des enfants est échelonné à partir de 17h45 et jusqu’à 18h30, les nouveaux horaires mis en place dans la réforme Pep’s du périscolaire de la Ville de Lyon lors de cette rentrée 2024/2025. Auparavant, deux horaires fixes étaient proposés : 17h30 et 18h30.
Désormais, deux forfaits sont proposés aux familles : un forfait Max "pour profiter des activités de façon souple jusqu'à 4 jours par semaine" et un forfait Mini pour inscrire son enfant une à deux journées fixes par semaines. Une "tarification solidaire" a également été instaurée et devrait concerner "plus de 60 % des familles" avec des tarifs "entre 1 et 8 euros par mois et par enfant."
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"Déjà 17 000 inscrits"
"Ça se met progressivement en place. L’année 2024/2025 est une année test", assure Stéphanie Léger, adjointe déléguée à l’Éducation de la Ville de Lyon, ce jeudi après-midi. L’adjointe au maire est venue observer la mise en place de sa réforme. "Nous sommes plutôt satisfaits puisque nous avons atteint les 17 000 inscrits cette année, soit presque le même niveau que l’année dernière", précise-t-elle encore. L’année précédente, 19 000 enfants étaient inscrits au premier temps périscolaire qui allait jusqu'à 17h30 et 7 000 pour le second, jusqu'à 18h30. À l’école primaire François Auguste Ravier, parmi les 320 enfants, 99 élèves en élémentaire et 63 élèves de maternelle sont inscrits à ce temps périscolaire.
Jeux collectifs ou de société, activités manuelles, bibliothèque ou encore "tranqui’bulle" pour faire ses devoirs, différentes activités sont proposées aux élèves. Pour choisir, un tableau est installé dans la cour de l’école durant la pause du midi pour que les enfants puissent placer leur étiquette dans la case proposant l’activité qu’ils souhaitent faire. Et le soir, au moment de partir, il faut alors enlever leur étiquette. "C’est très important que ce soient les enfants qui choisissent les activités et non pas les parents", explique Marie, directrice d’accueil de loisirs de l’école. Un concept qui plaît auprès des plus jeunes. "On joue avec nos copains, on fait nos devoirs, c’est bien", confie une élève. "On a le temps de s’inscrire là où l’on veut, c’est super chouette", renchérit un camarade.
Avec ce tableau placé en évidence à l’entrée, "on veut que le parent se rende compte de ce que fait leur enfant, qu’il rentre dans l’école et échange avec les professeurs, chose qui n’arrivait pas avant", précise encore la directrice d’accueil. L’enveloppe allouée par la Ville de Lyon pour les activités et différents projets a par ailleurs été doublée, passant à 150 000 euros.
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Des discussions mais pas de changement
Longtemps critiquée par les représentants des parents d’élèves pour son manque de souplesse, notamment aux niveaux des horaires de départ, la Ville de Lyon avait consenti à revenir sur son projet initial. Le temps est désormais à l’observation et aux échanges. Un comité de suivi des parents et des familles sera lancé dès le mois d’octobre, comprenant plusieurs séances de travail en novembre et décembre. La municipalité, les associations de parents d'élèves, dont le collectif de parents constitué au moment de l’annonce de ces changements en mars dernier et les personnels éducatifs seront partie prenante.
Mais pour les horaires, principal point de tension, "on ne bougera pas, mais on peut en discuter", assure Stéphanie Léger. "Les parents vont progressivement appréhender la totalité du projet, mais on voit bien que dans cette école par exemple, tous les parents ne sont pas tous là à 17h45." Ce jeudi, pourtant, les parents semblent satisfaits de cette réforme Pep’s. "Je suis très contente en tant que parent de la flexibilité des horaires. Avant, ils étaient trop fixes et trop contraignants", explique Angélique, maman d’un petit garçon de onze ans.
En attendant les premiers retours du comité de suivi, l’adjointe au maire assure que les ajustements possibles devront être faits "très rapidement si on les envisage pour la rentrée 2025 puisqu’il faut que ça passe par le Conseil municipal", conclut-elle.
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