La Fédération Nationale des Associations d'Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) a réalisé une chaîne humaine, ce jeudi 31 mars devant la préfecture du Rhône, pour dénoncer la baisse des moyens dédiés à l'hébergement et la réinsertion.
C'est sous la pluie qu'environ 200 personnes ont effectué un flashmob devant la préfecture du Rhône, jeudi 31 mars, à l'appel de la FNARS. Un flashmob ou plutôt une chaîne humaine. Les manifestants n'ayant pas pu encercler la préfecture, une longue chaine humaine a été réalisée.
500 personnes à la rue
A l'origine des revendications de la FNARS, la fin du plan froid, ce mardi 5 avril, qui devrait remettre à la rue, faute de structures d'hébergement pérennes, 500 personnes à Lyon et 3 000 en Rhône-Alpes, selon la fédération. "Il va y avoir un afflux de personnes qui vont venir engorger les structures pérennes. Des structures qui sont déjà engorgées", tempête Patrick Bédiat, président de la délégation régionale FNARS. "Aujourd'hui, on se satisfait du fait que quand il fait chaud, les gens peuvent rester dehors. Je suis tout à fait en désaccord avec ce principe. L'accueil des personnes en difficulté doit se faire toute l'année".
Pour la fédération, la pénurie de logements sociaux et les restrictions budgétaires sont les principales causes de ces engorgements. "Les dispositifs des associations sont de moins en moins financés et donc de moins en moins performants. Dans l'ensemble des structures, on ne peut plus effectuer le remplacement des personnes en arrêt maladie", déplore Patrick Bédiat. Les associations demandent une meilleure prise en compte des besoins, des financements stables, mais aussi une vraie reconnaissance de travail des acteurs de l'hébergement.
Une clef, symbole de leurs revendications
Et pour ce faire entendre, la FNARS a décidé de réaliser un flashmob qui s'est finalement transformé en chaîne humaine, les policiers ayant empêché l'encerclage de la préfecture. Et malgré quelques cafouillages, l'ensemble s'est bien déroulé. La fédération a déposé devant l'entrée de la préfecture un tas de clés, symbole de leur revendications sur le logement pour tous.
Adid* faisait parti des manifestants. Après avoir vécu deux ans dans un CHRS (Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale), il habite désormais dans une maison relais à Chambéry, en Haute-Savoie. "C'est un pied à terre où on essaie de trouver un tremplin. Si on n'a pas ça, on aura plus rien et on va se retrouver SDF". Il est présent ce jeudi par solidarité pour les personnes encore plus en difficultés que lui. "Ce qu'on cherche, c'est juste un appartement et un travail. On ne demande pas la lune".
(*) Nom d'emprunt.