Cécile Michel, coprésidente du groupe Les Ecologistes au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Le courrier de Laurent Wauquiez aux agriculteurs ne passe pas pour Cécile Michel, coprésidente du groupe Les Ecologistes au conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. "Laurent Wauquiez se présente en défenseur de l'agriculture mais laisse encore une fois et tristement penser que l'agriculture et l'environnement ne vont pas de pair. Or aujourd'hui c'est un enjeu absolument fondamental que de pouvoir les observer et les associer", déplore-t-elle.
L'élue écologiste évoque aussi le souhait des écologistes lyonnais de se greffer aux JO d'hiver 2030 coorganisés par la région Auvergne-Rhône-Alpes : "aujourd'hui de toute manière ces propositions elles leur sont refusées puisque finalement les deux régions font de l'organisation de ces JO une organisation purement politique et que même l'inauguration du siège du COJO n'a pas permis l'invitation des grands élus lyonnais métropolitains donc c'est vraiment un sujet aujourd'hui politique mais aujourd'hui je crois que nous n'avons même plus les moyens financiers de l'organisation de ces JO et je le redis toutes les garanties financières n'ont pas été signées par la France donc il est encore temps en réalité de s'arrêter".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Cécile Michel
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous accueillons Cécile Michel. Vous êtes coprésidente du groupe Les Écologistes au Conseil Régional, on vous a invité pour revenir avec vous sur une des polémiques récentes liées au Conseil Régional, c'est un courrier envoyé par Laurent Wauquiez, ancien président de la région et qui a un titre de conseiller spécial dont on peine parfois à délimiter les contours adressés aux agriculteurs où en gros il s'en prenait ouvertement à l'office français de la biodiversité. J'imagine que vous avez trouvé ce courrier scandaleux, ce qui a aussi été le cas de la préfecture du Rhône qui l'a recadré, est-ce que vous pensez finalement que l'incident est clos aujourd'hui ?
Je pense que l'incident est loin d'être clos puisque c'est véritablement un nouveau pas dans toutes les attaques à l'état de droit que fait désormais Laurent Wauquiez et dont il se fait coutumier. C'est un nouveau pas mais c'est un pas qui est assez conséquent. Ce courrier a été reçu par les agriculteurs le 20 février et le jour même nous avons reçu vraiment de très nombreuses alertes tant ils étaient choqués.
En faisant ça, Laurent Wauquiez répond à une demande des agriculteurs qui se plaignent régulièrement des contrôles, d'être stigmatisés notamment par ses agents de la biodiversité...
Il répond à une partie de son électorat qui effectivement pointe l'OFB mais en pointant l'OFB on ne s'attache en aucune manière à répondre aux véritables enjeux du monde agricole aujourd'hui. Et c'est bien là le problème puisque Laurent Wauquiez se présente en défenseur de l'agriculture mais laisse encore une fois et tristement penser que l'agriculture et l'environnement ne vont pas de pair. Or aujourd'hui c'est un enjeu absolument fondamental que de pouvoir les observer et les associer parce que de la biodiversité, de l'environnement et de son avenir dépendent aussi les outils de travail du monde agricole aujourd'hui donc c'est indispensable de pouvoir avancer de pair et d'avoir des politiques publiques qui justement viennent conforter aussi les agriculteurs dans l'adaptation de leurs modèles. Il y a très nombreux agriculteurs, je le souligne, aujourd'hui qui font déjà largement avec justement les enjeux environnementaux, avec la préservation de la biodiversité pour qui ça n'est pas un problème, au contraire c'est un enjeu dans lequel ils s'engagent. Donc il n'y a aucune raison d'aller pointer les agents de l'OFB qui sont, je le rappelle, des agents assermentés et qui font ni plus ni moins que respecter le droit. Donc c'est aujourd'hui extrêmement grave l'envoi de ce courrier aux agriculteurs par Laurent Wauquiez et Fabrice Pannekoucke puisque non seulement ils dénoncent sous un ton extrêmement populiste le rôle de ces agents mais qu'ils proposent également d'engager les moyens de la région pour un appui juridique en cas de litige. Et là, ça dépasse véritablement un point de non-retour, je dirais, en termes de fragilisation de l'édifice féministe.
C'est en gros la région contre des agents de l'État.
Exactement, et je crois que là, en tant qu'élus que nous sommes, autant Laurent Wauquiez que moi, nous devons être garant de cet État de droit. Nous sommes engagés pour cela. Et je crois qu'aujourd'hui, Laurent Wauquiez, en mobilisant les moyens de la région de cette manière, fragilise l'édifice républicain et c'est extrêmement grave au vu de sa position.
Est-ce que l'édifice républicain n'a pas aussi fragilisé l'Office français de la biodiversité ? Il y a ce discours de politique générale de François Bayrou dans lequel il prend ses distances avec cet organe. On voit plutôt que le gouvernement cherche à détricoter cet office-là plutôt qu'à le renforcer. Laurent Wauquiez a finalement appuyé là où ça faisait mal, où en tout cas il s'est engouffré dans un interstice.
C'est certain et je crois que ça confirme une dérive populiste assez généralisée et qui est dramatique, dans laquelle nous ne devons pas sombrer aujourd'hui. Les enjeux environnementaux liés au dérèglement climatique sont nombreux, ils vont se renforcer. On en constate aujourd'hui les répercussions chaque jour un peu plus intensément et plutôt que de faire l'autruche et de ne plus les observer, au contraire nous devons collectivement nous atteler à justement pouvoir agir face à ces enjeux et accompagner encore une fois l'ensemble des acteurs qui sont concernés par les impacts du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité pour justement adapter leurs outils et ne pas se retrouver justement sans aucune solution demain.
Un autre dossier régional que je voulais aborder avec vous, c'est celui des Jeux Olympiques 2030 d'hiver. Le comité d'organisation a été lancé, son président Edgar Grospiron, un ancien sportif, a parlé dans un entretien au monde d'une cérémonie d'ouverture qui aurait lieu probablement à Lyon. A Lyon on voit les deux exécutifs écologistes à la ville et à la métropole de Lyon essayer de se greffer à l'aventure olympique en disant nous on est prêt à accueillir des événements, des matchs, peut-être même une cérémonie d'ouverture. Vous les écologistes à la région en revanche vous êtes hostile, enfin pas hostile, vous êtes opposé à cette candidature française. Est-ce qu'il n'y a pas finalement une inadéquation entre les élus à la région et les élus lyonnais ?
Non il n'y en a pas parce qu'aujourd'hui ce qu'on des épreuves qui vont être organisées doivent se passer en montagne et c'est sur cet aspect là particulièrement que nous portons notre regard et que nous dénonçons en effet et bien des JO absolument démesurés et des investissements qui vont à l'encontre de la nécessité de l'adaptation de la montagne, justement encore une fois ce dérèglement climatique. Quand les élus locaux de loin de la métropole proposent à l'organisation l'accueil de certains événements, c'est justement à partir des infrastructures existantes, de la capacité d'accueil existante de certains grands événements. Aujourd'hui de toute manière ces propositions elles leur sont refusées puisque finalement les deux régions font de l'organisation de ces JO une organisation purement politique et que même l'inauguration du siège du COJO n'a pas permis l'invitation des grands élus lyonnais métropolitains donc c'est vraiment un sujet aujourd'hui politique mais aujourd'hui je crois que nous n'avons même plus les moyens financiers de l'organisation de ces JO et je le redis toutes les garanties financières n'ont pas été signées par la France donc il est encore temps en réalité de s'arrêter parce que nous n'avons pas les moyens de faire les JO d'hiver tels que nous les avons connus par le passé et c'est ça que l'ensemble des écologistes que ce soit à la région à la ville ou à la métropole dénonce aujourd'hui et essaye d'attirer l'attention sur le fait que nous devons repenser nos grands événements sportifs.
C'est qui, Cécile Michel, elle a été parachuté là par qui ?
je ne suis pas fana de certaines positions ecolos sur tout loin de la
mais sur ce sujet ils ont raison et les agriculteurs chougnent pour rien
ces controles peu nombreux sont normaux et indispensables
Organiser des JO,
alors que le bruit des bots (sur ex twitter) et des bottes ( l'est) se fait entendre,
alors qu'on recherche 800 milliards d'euros pour assurer notre défense européenne (Après l'Ukraine, c'est au tour de qui ?)
et notre indépendance (énergétique par ex),
alors qu'on sait que le climat sera dans 5 ans, encore un peu plus chaud qu'aujourd'hui,
franchement, est-ce bien raisonnable ?
A bas la corruption, vive l'adaptation,
L'urgence est là, désormais !