Leurs trois enfants sont scolarisés depuis cinq ans dans une école primaire et un collège du 2e arrondissement, à Lyon. 'Les enfants sont là tous les jours et ils sont à l'heure', explique Marie Rosier, enseignante dans leur collège et membre du comité de soutien à la famille. Fatima, la plus grande, rêve de faire des études, de travailler pour l'Etat français. Son professeur explique qu'elle est particulièrement éprouvée par la situation et sait qu'un retour en Algérie lui enlèverait l'indépendance qu'elle a ici. L'expulsion serait un choc pour l'adolescente de 16 ans. Le besoin de régulariser leur situation devient urgent.
D'autant plus que les difficultés s'accumulent pour cette famille de sans-papiers. Depuis six mois, ils n'ont plus de logement et sont baladés d'un centre d'hébergement à l'autre. La petite dernière, Meriem est malade et ne pourra être soignée en Algérie. C'est le dernier espoir de la famille: le dossier médical pourrait peser dans la balance. Jusqu'à maintenant, la Préfecture du Rhône n'est pas revenue sur sa décision et a affirmé vouloir favoriser l'aide au retour. Dominique Versini, la Défenseur des enfants, avait pourtant manifesté dans une lettre à l'intention du Préfet sa volonté de voir le dossier de la famille traité avec bienveillance. Le Réseau Education Sans Frontières (RESF), les enseignants, associations de parents d'élèves, quelques élus locaux ont notifié par écrit à la Préfecture leur solidarité avec la famille Fékir. Le comité de soutien prévoit de les accompagner, s'il le faut, pour remettre en mains propres le dossier au préfet.
Marine Badoux
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