Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet

Une marche contre la pollution et les incohérences à Lyon

Une chaîne humaine symbolisant une “zone sans voiture” se déploiera dimanche dans la Presqu’île de Lyon, à l’initiative de la Marche pour le climat. Les citoyens veulent pointer à cette occasion le manque d’ambition de la politique anti-pollution de la métropole.

La Marche pour le climat, qui regroupe plusieurs mouvements citoyens, organise dimanche une mobilisation contre la pollution de l’air à Lyon. Une chaîne humaine partira à 14h30 de la place des Terreaux pour descendre sur les quais et entourer une partie de la Presqu’île. Ses deux bras se rejoindront sur la place Bellecour, où un “happening géant” et des prises de parole sont annoncés. L’idée est de symboliser une “zone sans voiture”, précise La Marche.

24 heures avant le vote sur la ZFE

L’événement est organisé à la veille de l’approbation de la création d’une Zone à faible émission (ZFE) en conseil de la métropole de Lyon. À partir du 1er janvier 2020, la circulation de véhicules utilitaires et poids lourds portant une vignette Crit’air 4 ou 5 sera interdite dans un périmètre incluant la quasi-totalité de Lyon ainsi qu’une partie de Villeurbanne, Caluire et Bron. Cette interdiction sera étendue aux véhicules professionnels portant des vignettes Crit’air 3 en 2021. “C’est une première étape, mais elle est clairement insuffisante”, critique Fabien Bagnon, représentant des Marches pour le climat, co-président de La Ville à vélo.

Le même jour, les conseillers métropolitains examineront le lancement d’études complémentaires sur l’anneau des sciences, un projet de prolongement du périphérique dans l’Ouest lyonnais. “La construction de cette route favoriserait la circulation de véhicules polluants. Ce serait une incohérence majeure avec les objectifs de réduction de gaz à effet de serre et de lutte contre la pollution de la métropole, dénonce Fabien Bagnon. D’autant que l’aménagement coûterait 2,5 à 3 milliards d’euros, alors cet argent devrait être investi dans les mobilités alternatives”.

Une journée mensuelle sans voiture

La marche pour le climat réclame la création d’une ZFE plus restrictive que celle actuellement envisagée. Dans son plan, la circulation de tous les véhicules diesel (y compris ceux des particuliers) y serait interdite à partir de 2024, et à partir de 2028 pour les véhicules essence. Autres revendications : l’instauration d’une journée mensuelle sans voiture et la publication des niveaux de pollution mesurés dans les écoles.

La question de l’acceptation de mesures aussi contraignantes se pose, alors que le mouvement des gilets jaunes a réussi à mobiliser largement contre l’augmentation des taxes sur le carburant. “Ce ne sont pas des revendications anti-voiture, précise Fabien Bagnon. L’idée est de provoquer la construction d’un autre système de mobilité, qui ne soit plus axé autour de la voiture. Il faut pour cela développer des solutions alternatives : les transports en commun, l’aménagement de pistes cyclables y compris en zone périurbaine. Promettre à des personnes fragiles économiquement qu’elles pourront continuer à se déplacer en voiture alors que les prix de l’énergie vont exploser dans les prochaines années, c’est leur laisser une épée de Damoclès au-dessus de la tête.” Les mobilités alternatives, solution pour concilier fin du monde et fin de mois ?

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