La Ville de Lyon a présenté ce jeudi l’édition 2015 de la charte pour la qualité de la vie nocturne. Une charte qui assure à la clientèle la qualité des établissements de nuit lyonnais.
La Ville de Lyon, associée au représentant des professionnels de la nuit, tente d’abolir les clichés liés au milieu nocturne et de créer un label certifiant la qualité des établissements de nuit. Une mesure "essentielle à l’attractivité lyonnaise", selon les élus de la ville de Lyon. "Il faut arrêter de considérer la vie nocturne seulement sous l’angle de la sécurité et de la santé", explique Jean-Yves Sécheresse, adjoint à la sécurité du maire de Lyon. "Surtout lorsque sécurité signifie insécurité et santé, nocivité", complète Pierre Chambon, président de l’UMIH-Nuit et représentant des professionnels de la nuit auprès de la municipalité.
La mairie vise "l’excellence" avec l’application de cette charte, pour proposer une vie nocturne de qualité aux visiteurs comme aux riverains. Son application passera par la création d’un label qui aura vocation à fixer des règles pour encadrer le développement de la vie nocturne lyonnaise et ainsi rassurer la clientèle sur la sécurité des établissements. Pour Cédric Dujardin, directeur d’exploitation du Sucre, il s'agit d'une "vraie bienveillance de la part de la ville et une reconnaissance de leur profession".
Pour l’instant, peu de choses concrètes ont été avancées. "Des groupes de travail vont rapidement se mettre en place", assurent les élus. Les premières mesures devraient être présentées au mois de juin.
Des pistes de réflexion
En attendant le mois de juin, des réflexions sont entamées. Pierre Chambon émet l’idée de prolonger d'une heure l’ouverture des établissements labellisés, afin que leur fermeture soit calée sur la circulation des premiers métros, gagnant ainsi une heure sur l’autorisation préfectorale.
Le président de l’UMIH-Nuit envisage également la création d’une nouvelle station de taxis proche de la Confluence et la mise en place d’une application smartphone qui permettrait l’utilisation de "chèques taxis", plus abordables pour les jeunes. La municipalité, quant à elle, compte développer la médiation nocturne pour sensibiliser le public aux nuisances sonores et "l’inviter à une utilisation de l’espace public plus sobre".
“Des établissements privilégiés”
Tous les établissements ne reçoivent pas ce label et certains gérants d’établissements de nuit assurent n’avoir jamais eu connaissance de cette charte. Au total, seulement la moitié des établissements lyonnais ont adhéré à la charte.
"Les établissements appliquant la charte pour la qualité de la vie nocturne seront des établissements privilégiés qui seront mis en avant", assure Pierre Chambon. Pour un gérant de boîte de nuit du 8e arrondissement qui n’a pas adhéré à la charte, celle-ci n’a pas vraiment de valeur : "C’est juste une manière de montrer notre bonne foi à la mairie. J’y adhérais l’année dernière et je n’ai constaté aucun changement. Nous avons beau être professionnels, ce n’est pas ça qui va empêcher un débordement de la part de la clientèle."
Pour un autre, situé dans le 5e arrondissement, cette charte ne fait que renforcer des règles qui compliquent déjà leur profession : "C’est une bonne chose pour les riverains, mais le métier est de plus en plus dur. Je vois la fréquentation de mon établissement diminuer à cause de la crise et ces règles n’arrangent vraiment pas les choses." Le gérant assure observer une véritable frustration de sa clientèle : "Le niveau sonore imposé est trop faible et la clientèle est refroidie par tous les contrôles."