Le Sytral lance une consultation ce 21 septembre sur l'avenir du métro à Lyon. Et propose notamment aux habitants d'échanger sur 4 projets de nouvelles lignes de métro. Mais la position du président du Sytral et de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, reste floue. Explications.
Les concertations "mobilités" s'enchaînent dans la Métropole de Lyon. Après celles, déjà en cours, du projet de tram T9 (Charpennes - La Soie), du tram T10 (Vénissieux - Gerland), de l'extension de la Zone à faibles émissions et de celle à venir sur le projet de transport par câble (Francheville - Lyon), le Sytral lance ce 21 septembre, pour trois mois, "une consultation inédite et innovante pour garantir l'intérêt général sur le développement futur du réseau métro".
En résumé, une question assez simple "faut-il encore développer le métro à Lyon" ? 4 projets sont soumis à la consultation :
- la prolongation du métro A vers Décines-Meyzieu (coût selon le Sytral d'environ 1,6-1,7 milliard d'euro, avec 50 000 voyages/jour)
- la prolongation du métro B vers Caluire-Rillieux (coût de 2,2 à 2,7 milliards d'euros, avec 70 000 voyages/jour)
- la prolongation du métro D vers La Duchère (coût 1 à 1,2 milliard d'euro, avec 40 000 voyages/jour)
- la création d'une ligne E vers Lyon 5e - Tassin (coût 1,5 à 2 milliards d'euros, avec 100 000 voyages/jour)
"La question est simple : " faut-il encore développer le métro ? " Si je la pose de manière un peu provocante, c'est que nos prédécesseurs, Michel Noir, Raymond Barre et les trois mandats de Gérard Collomb ont plutôt répondu par la négative. Depuis 30 ans, le choix a été de développer peu le métro par rapport aux autres transports, les trams ou les lignes fortes de bus", explique en préambule Bruno Bernard, le président du Sytral et de la Métropole de Lyon. Comme pour anticiper les critiques. Car il le sait, sa position sur le sujet des métros est délicate.
"J'ai un avis qui commence à mûrir"
Bruno Bernard, président du Sytral et de la Métropole de Lyon
Plusieurs concertations sont lancées et sur chacune d'entre elles, l'avis de Bruno Bernard et de la majorité écologiste est claire. En amont, Bruno Bernard dit ce qu'il pense. Et ce qu'il souhaite. Le T9, c'est OUI, le T10, c'est OUI, le transport par câble, c'est OUI, l'extension de la ZFE, c'est OUI aussi. Avec des objectifs clairs, la sortie du diesel et l'extension du périmètre. Les modalités seront discutées lors de la concertation.
Pour cette consultation sur les métros, c'est beaucoup moins clair. Qu'en pense le président de la Métropole ? Faut-il prolonger une ligne de métro ? En faire une nouvelle ? "Nous le dirons après la consultation", balaye-t-il. Mais aujourd'hui ? Quelle est sa position ? "J'ai des idées. J'ai un avis qui commence à mûrir un peu plus parce qu'on commence à avoir des études. J'attends de voir la consultation, l'engagement des différents élus, pour voir ce qu'on fait", poursuit-il. Le président du Sytral rappelle que 700 millions d'euros sont investis sur ce mandat par le Sytral pour le métro (sur les 2,5 milliards du plan de mandat global du Sytral), notamment pour moderniser le réseau métro - l'automatisation de la ligne B - et pour prolonger le métro B jusqu'aux Hôpitaux-Sud à Saint-Genis-Laval, d'ici 2023. Mais la plupart de ces investissements étaient déjà programmés en amont de l'arrivée des écologistes à la tête du Sytral.
Nombre d'élus centristes et de droite accusent aujourd'hui, ouvertement, Bruno Bernard de ne pas vouloir de nouvelle ligne de métro. Mais de ne pas le dire. "J'aurai plaisir à lancer un plan métro sur l'agglomération si les conditions sont réunies et qu'on démontre que c'est utile pour la population en terme de mobilités, ça serait merveilleux. Les choses sont vraiment ouvertes", affirme Bernard. Notre objectif, c'est de donner des solutions mobilités aux habitants. Et les moyens pour y arriver, ils sont multiples. A travers le métro ou à travers autre chose".
"Oui, il est possible qu'on fasse le métro E, je ne peux pas être plus clair"
Bruno Bernard, président du Sytral et de la Métropole de Lyon
"On cherche un consensus global, un consensus d'agglomération", ajoute Jean-Charles Kohlhaas, le vice-président de la Métropole de Lyon aux déplacements, vice-président délégué du Sytral. Ce consensus, il existe déjà dans les territoires, notamment pour le métro E où la totalité des maires de droite de l'ouest lyonnais sont favorables au projet. Comme la maire écologiste du 5e arrondissement de Lyon, qui a même fait voter un voeu en conseil d'arrondissement du 5e en faveur du métro E. Le consensus existe aussi sur le plateau nord pour la prolongation de la ligne B à Rillieux.
"Il faut banaliser les enjeux, poursuit Bernard. Pour l'instant, on a des élus de territoires qui défendent le métro chez eux. Et ça se comprend. Mais ça ne suffit pas pour faire une politique publique. J'ai fait l'historique des lignes de métro. Pendant très longtemps, cela a longtemps été des choix politiques, et d'équilibre politique", tacle l'actuel président de la Métropole de Lyon et du Sytral. Et aujourd'hui ça a changé ? "S'il y avait des critères politiques, vous regardez les lignes et vous regardez quels territoires sont desservis par des mairies proches (politiquement) de nous ? Vous aurez la réponse, on ferait le métro E directement, on ne ferait pas toute cette consultation (plusieurs arrêts du projet de ligne E sont dans le 5e arrondissement de Lyon, ndlr). Mais le critère politique n'est pas un critère", avance Bernard.
Pendant la campagne électorale de 2020, Bernard avait affiché ses réserves sur le métro E. Le projet part-il avec une longueur de retard ? "Oui, j'étais réservé pendant la campagne sur le métro E. Personne ne peut m'accuser de l'avoir caché pendant la campagne. Aujourd'hui, je ne vous dirai pas exactement où j'en suis mais mon avis évolue en permanence car on a des études supplémentaires. Je le redis très simplement, oui il est possible qu'on fasse le métro E, je ne peux pas être plus clair". La décision du Sytral est prévue pour le printemps 2022. D'ici là, un forum de lancement est programmé au palais de la Mutualité (Lyon 3e) ce mardi soir (21 septembre). Des ateliers grand public en présentiel sont d'ores et déjà prévus le lundi 11 octobre (ligne B), le 18 octobre (ligne A), le 20 octobre (ligne E) et le 28 octobre (ligne D). Une conférence-débat à mi parcours est prévue le 10 novembre.
Lire aussi : Une nouvelle ligne de métro, ou pas, dans la Métropole de Lyon : les écologistes avancent "masqués"
En savoir plus :
Au mois de juin, Bruno Bernard répondait aux enjeux de mobilités dans la Métropole de Lyon dans notre émission 6 minutes chrono sur Lyon Capitale.
le plus utile aux habitant ca serai le projet de la ligne E pour enfin desservir l'ouest lyonnais jusqu'a alai et enfin moins de voitures dans l'ouest quin est bien plein deja et pas bien poddible de mtre de tram dans l'ouest
au lieu du proget de rilleux ils devrai plutot remplacer la ligne bus du C2 par un tram juqu'a la rocade et charpenne
et a decines il faudrait mieux ameliorer la desserte du T7 et T3 et prolonger le T7 vers de la soie a la part dieu et cordelier et saint paul a la place du TRACEE DU C3
Comme dirait Martine Aubry : Quand c'est' flou c'est qu'il y a un loup"
100 000 voyages/jour en téléphérique !!!!!!!!!!! Donc ligne E après le mandat des khmers !
Bonjour
Il faut privilégier le projet qui pourra faire diminuer le plus la circulation automobile dans la METROPOLE.
Pour la ligne E il vaut mieux développer le tram-train de l’ouest lyonnais (TTOL) (plus de 120.000 riverains contre 50.000 pour la ligne E) qui avec quelques aménagements couvre un espace bien plus important qu’une ligne E de METRO
Les actions à mener pour rendre le TTOL plus opérationnel sont :
- connections et intégration aux réseaux TCL (tiquets, abonnements) et gestion par le SYTRAL
- le doublement du tunnel des deux amants longueur 300mètres
- la desserte par T3 de gare ST PAUL
- mise en double voies des parties non encore aménagées
- etc.
Le cout de ces aménagements serait dix fois moindre que le développement de la ligne E du METRO et bien plus efficace qu’un téléphérique
Comme ça n'appartient pas à la même entité commerciale (SNCF), et bien ce n'est pas près de se faire.
Le fric, une fois de plus, pousse au n'importe quoi et il en sera ainsi tant qu'on n'arrêtera pas d'utiliser cet outil primitif. L'humanité se condamne à être prisonnière de ces conneries de conflits d'intérêts.
Cet individu développe au plus haut point l'art de la défausse et de l'hypocrisie.
Martine Aubry : Quand c'est' flou c'est qu'il y a un loup" sic
Définition de l'écolo-citoyen !
On voit que sur plusieurs des quatre secteurs objets de cette consultation, en s'éloignant du point de départ, les besoins de transport "s'éparpillent" et peuvent difficilement être desservis par une seule ligne chacun.
Quand on aborde les secteurs de villas, de résidences dans des parcs, de zones d'activités, d'entrepôts et d'usines, de parcelles agricoles ou boisées, où les places de stationnement sont présentes partout, où la proportion bâti / non bâti n'est plus du tout celle de la ville, on DOIT penser autrement que souterrain, autrement que métro sur pneus infranchissable à niveau.
Sans cela, on n'arrive pas à suivre la demande.
En conséquence, je suis d'accord avec les façons d'aborder la question proposées par PAUL Gabriel et Romain69 :
- Vers l'est le T3 peut assurer encore longtemps, pour peu qu'on double la longueur des stations et des rames, ce qui n'est pas une dépense pharaonique. Une station supplémentaire à Décines La Berthaudière (outre les deux autres déjà décidées par le Sytral).
Prolonger la ligne T3 de Part Dieu jusque dans la Presqu'Ile, et la ligne T7 vers les Hôpitaux Est et Mermoz Pinel.
- Vers le nord, franchir le Rhône et le nœud routier et ferroviaire de Saint Clair sur des ponts, continuer en tunnel montant sous Montessuy, sortir rue Lavoisier, suivre en surface l'emprise de la voie ferrée des Dombes jusqu'à la gare de Sathonay Rillieux, se diriger vers Rillieux par les terrains de sport du Loup Pendu, prendre la rue Boileau puis le boulevard de l'Europe jusqu'à Ostérode.
- Vers l'ouest, travailler sur la base du tram-train, dont les voies sont totalement sous utilisées aujourd'hui.
Mais relier aussi Alaï (ou mieux, Craponne) au Point du Jour en tramway (un tramway qui puisse rouler aussi sur les rails du tram-train),
puis descendre en tunnel vers le quai rive droite de Saône en face de Perrache et traverser la rivière sur un pont.
Puis traverser le Rhône et continuer jusqu'à la place Jean Macé.
- Vers La Duchère, augmenter le nombre et les fréquence des services de bus empruntant le tunnel TCL qui part de la Gare de Vaise, et aménager des couloirs et priorités aux bus plus nombreux sur les voiries du plateau, vers Dardilly, Ecully, Champagne, Limonest.
"Sans cela, on n'arrive pas à suivre la demande" Donc comme pour les piscines toujours en retard !
Quelle meilleure façon que cette concertation mettant en concurrence 4 projets pour que le développement du métro soit repousser à plus tard ?
Si j'osais "concertation = piège à c..s"
Mais le développement du réseau de métro n'est qu'un moyen, pas une fin en soi.
Et la plupart du temps ce moyen revient à prendre un marteau pilon pour écraser une mouche.
Les choix des sujets mis en concertation et du nombre de concertation est sauf erreur du ressort de la métropole.
Donc le fait de regrouper dans une même concertation les 4 projets d'extension du métro et uniquement cela est bien volontaire.
Votre avis confirme mon propos à savoir repousser à plus tard la décision de développer le métro pour des raisons diverses.
Mais au final cela ne permet pas non plus de décider les moyens de développement du transport en commun qui est une nécessité il me semble.
Il me semble au contraire, que la consultation est un appel à imaginer comment desservir les 4 secteurs avec des alternatives, puisqu'on ne pourrait - en métro souterrain classique - obtenir cette desserte qu'à très long terme pour 3 des secteurs sur 4.
Je suggère de chercher des vidéos sur les métros de villes comme Oslo, Amsterdam, Valence (Espagne), Hambourg - pour voir comment en banlieue, alors que la densité baisse, il est possible de faire autrement - tandis que s'obstiner à tout faire en tunnel est une impasse.
Donc ligne E après le mandat des khmers !
Ou même JAMAIS de ligne E sous la forme que le Sytral a présentée au printemps 2019, qui répondait à la promesse électorale de Gérard Collomb pendant la campagne municipale 2014.
Le métro n'est pas une fin en soi, ce qui importe c'est d'améliorer la desserte TC de l'ouest lyonnais et grand lyonnais