300 personnes ont répondu à l'appel du tout nouveau collectif "Vent d'assos" ce samedi devant le conseil régional à Lyon. Une mobilisation pour dénoncer les "méthodes" de la Région: subventions supprimées et absence de dialogue.
L'image dit beaucoup de choses. 300 personnes sous la pluie, le doigt levé face au conseil régional sur l'esplanade François-Miterrand dans le deuxième arrondissement de Lyon. Une posture comme pour "demander la parole" face à une Région qui "met en difficulté les associations". Un homme est bien entendu ciblé: Laurent Wauquiez. Depuis son arrivée à la tête de la toute nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes, l'ancien maire du Puy-en-Velay a entrepris une politique d'économie sur le plan associatif. "Laurent Wauquiez a organisé la désorganisation du mouvement associatif" peste une bénévole, pointant du doigt le flou qu'il aurait entretenu auprès des associations concernant leurs possibles subventions. "Certaines associations étaient dans l'espoir de recevoir de l'argent, c'est pour cela que ce collectif s'est organisé très tardivement en janvier dernier" précise-t-elle.
Coupures de subventions
Un collectif qui représente une cinquantaine d'associations, mais également des réseaux régionaux comme le Graine (développement durable) ou la Frapna (protection de la nature) qui rassemblent plusieurs associations. "Il y a eu des grosses coupures de financement sur les réseaux. La politique de la Région est aujourd'hui plus articulée vers le local" regrette Joël Moulin, président du groupement des épiceries sociales et solidaires Rhône-Alpes Auvergne (GESRA). Une association qui est passée de 30 000€ de subvention en 2015 à 0€ en 2016. "Les réseaux permettent du lien social entre les associations, un accompagnement" explique Joël Moulin. Des réseaux "bien en lien avec l'ancien conseil régional" selon l'intéressé. Une ancienne gouvernance dont Laurent Wauquiez a critiqué plus tôt dans la semaine "ses dépenses administratives que personne ne savait à quoi ça servait". L'opposition PS dénonçait "1500 postes détruits" par le nouveau conseil régional, dont 580 dans les associations
Des tendances régionales de gauche que sanctionnerait le président de Région? "Il peut y avoir des régions de droite qui ne pénalisent pas leurs associations" croit savoir Gwendoline, pour qui Laurent Wauquiez mène une politique de "droite dure". "C'est plus facile de détruire des mouvements citoyens, il suffit de les laisser 2 ans sans subvention." Une situation que craint vivre le réseau associatif agricole Terre de liens, qui regroupe 600 bénévoles sur Rhône-Alpes, et qui a du licencier un de ses deux salariés. "Nous avons eu 45 000€ de subventions en 2016, et on se dirige vers 0 cette année" s'inquiète Josiane, une adhérente.
Une absence de dialogue
Au-delà des coupures budgétaires, les associations présentes veulent mettre en lumière le manque de communication entre ces dernières et la Région. "Il y a très peu de dialogue, les rendez-vous sont constamment décalés" souligne Joël Moulin, pour qui "c'est plus une question de volonté politique qu'une question d'argent". Gwendoline regrette quant à elle la "dépossession de pouvoir de [leurs] interlocuteurs". Les agents de la Région auraient consigne de ne prendre aucune décision sans passer par Laurent Wauquiez, accusé par une pancarte d'être un "serial-killer d'initiatives citoyennes".
Un rassemblement inter-associatif qui répond présent le doigt en l'air à l'appel des solidarités de Nicolas Hulot. Un mouvement national visant à faire pression sur les candidats aux prochaines élections présidentielles et législatives. Une mobilisation régionale, qui en appelle d'autres: "Ce n'est que la première étape, prévient Joël Moulin. Il y aura une suite."
Trop d'associations vivent de subventions, ce sont les contribuables qui paient. Il faut faire un tri. La Région a raison. Certaines associations ne reçoivent rien et elles se débrouillent très bien. Toutes les associations ne devraient vivre que de dons ou des adhésions. Le contribuable ne peut pas payer pour tout. Quand on coupe les cordons de la bourse, c'est à ce moment que l'on voit que toutes ces associations ne vivent que de subventions. Trop de dépenses et pas assez de recette !!!!! Ou sont les BILANS ANNUELS de ces associations ???
Je suis outré par les commentaires de 'Marine'. Les associations contribuent, avec leurs salariés, très largement au développement du tissu social, en délitement actuellement. Celles qui se sont vues amputées leurs subventions en 2016 (18 licenciement économiques d'emplois pérennes pour la FRAPNA) contribuent à des missions d'intérêt général, qu'il s'agisse d'enjeux culturels, environnementaux, éducatifs, sanitaires... Cela est comparable aux missions payées par 'votre argent de contribuable' que sont les systèmes éducatifs et sanitaires ou de transports. Quant-aux bilans annuels, sachez qu'ils sont publics et validés par un commissaire aux comptes. Contrairement à ce que vous imaginez, nous ne faisons pas n'importe quoi avec l'argent public... Nicolas Husson, Président de la FRAPNA-Rône
Pourquoi commenter les propos de Marine (je ne sais pas si son pseudo est en hommage à la chatelaine de st cloud), c'est typiquement le genre de personnes qui perlent sans savoir ? Quant à la FRAPNA, elle fait partie des cibles de Wauquiez comme tous les associations liées à l'écologie, au développement durable, comme les AMAP par exemple. Il préfère faire du clientélisme auprès des chasseurs (qui selon lui connaissent mieux la nature que les bobos...). Bref un discours insensé de la part d'un président de région. Il nuit à la région comme personne avant lui.
On ne peut pas subventionner les assois de la Cathédrale du Puy ou de Fourvière à 2 M€ sans racler ailleurs...
Exact FEFI, les cathos et les chasseurs ont la belle vie avec le roitelet du Puy.
Pour habiller Jaques, il faut déshabiller Paul... c'est le principe dans un système monétaire. Bonne guerre à tous pour avoir des subventions ! :o) Ou alors, commencez à imaginer la suite, une civilisation post-monétaire.