Une pub "Ma bite, elle est dans le garage", ça passerait ?

"Notre point G, il est dans la penderie", affirme la publicité des 3 Suisses. Le slogan s'inspire directement d'un dérapage machiste de Silvio Berlusconi. Pourtant Damien Saez a été censuré pour moins que ça, lorsqu'il a souhaité dénoncer les travers de notre société de consommation.

Quelques jours après la journée internationale des droits de la femme, difficile d'échapper à la campagne de publicité lancée par la marque 3 Suisses. Dans toute la France 23 000 panneaux d'affichage, des visuels dans la presse gratuite, régionale, dans les magazines féminins en plus d'un manifeste déclinent le concept de "chouchouthérapie". "Pour nous, les femmes, la mode est essentielle. Essentielle pour s'exprimer, pour s'affirmer, pour avancer. La mode, ça fait trop de bien pour s'en passer".

Alors que l'une des affiches annonce un "Liberté, égalité, mode pour toutes", souillant l'idéal républicain au profit du consumérisme, une autre montre trois femmes manifestant sous le slogan "fauchées mais fashion", méprisant ainsi les légitimes revendications féministes. Certains ont déjà réagi en rectifiant ces visuels à coup de marqueur noir. Ainsi cet exemple vu à Caen, où sur l'un d'eux, à côté du slogan "pas besoin d'être PDG pour avoir une p….. de garde robe", on peut lire "putain de sexisme".

"Notre point G, il est dans la penderie"

Mais l'affiche récoltant un maximum de corrections est sans doute celle qui dans un summum de misogynie nous assène "notre point G, il est dans la penderie". Au-delà de la syntaxe approximative de cette déclaration, difficile de ne pas faire le rapprochement avec les propos de Silvio Berlusconi, cité par La Repubblica, le 3 novembre 2007 : "J'ai découvert que le point G des femmes, c'est la dernière lettre du mot shopping".

On saluera donc une fois de plus l'audace et l'imagination fertile des publicitaires (ici ceux de BTEC EuroRSCG) qui n'hésitent pas à bousculer les consciences et à se placer à l'avant-garde des combats féministes. Alors que l'affiche de l'album de Damien Saez montrant une femme nue dans un caddie surmontée d'un "j'accuse" a été censurée par l'Autorité de régularisation professionnelle de la publicité (Arrp), comment expliquer que la campagne des 3 Suisses n'ait dérangé personne ?

"Si c'est pour vendre du soutif ça passe"

A moins qu'il ne faille donner raison au chanteur, quand, à propos de son affiche et dénonçant l'impossibilité de la société de consommation à se regarder en face, il affirme : "Si c'est pour vendre du soutif ça passe, si c'est pour dire j'accuse, ça ne passe pas". Et si pour une campagne vantant les mérites d'une voiture je propose comme slogan : "notre bite, elle est dans le garage", ça passe ?

Les commentaires sont fermés

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut