Sauveurs de Saint-Jean, architectes du classement de Lyon au patrimoine mondial de l'Unesco, Régis et Annie Neyret, disparus en 2019, seront représentés pour l'éternité dans le Vieux-Lyon, sculptés en bronze, face à leur ancien appartement, main dans la main.
C'est un simple banc où s'arrêtent les passants. Sur sa tête trône un panneau, sur lequel sont gravés ces quelques mots : "promenade Annie et Régis Neyret." Bientôt, ces deux-là seront assis pour l'éternité, sauveurs d'un Vieux-Lyon à l'époque paupérisé, dont la superbe d'aujourd'hui fut menacée. "Les hommes passent avant les pierres", disaient-ils, eux à qui la Ville de Lyon doit en partie l'inscription du Site historique de Lyon sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco.
Un couple "fusionnel"
Main dans la main, juste en face de leur ancienne maison, la sculpture en bronze d'Annie et Régis Neyret devrait être inaugurée officiellement en décembre 2023. La renaissance du Vieux-Lyon a obtenu une autorisation d'occupation de l'espace public, "ainsi, ils continueront à veiller sur le Vieux-Lyon et à interpeller les passants en les invitant à s'assoir à leurs côtés pour l'admirer", se félicite Frédéric Auria, président de l'association.
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Régis Neyret et Lyon Capitale
Passionné de médias, Régis Neyret a débuté sa carrière en tant que journaliste. D'abord créateur d'une lettre économique baptisée Bref Rhône-Alpes, il lance parallèlement le journal Résonances, premier journal culturel entre Rhône et Saône. "Il a beaucoup soutenu le lancement de Lyon Capitale, il était là au lancement. A Lyon à l'époque, c'était original, tout le monde voulait avoir Lyon Capitale", raconte Michèle Neyret. Régis Neyret, autodidacte, "bac moins un" a longtemps tenu une tribune mensuelle dans nos colonnes.
Disparus en 2019, Annie et Régis Neyret ont farouchement combattu, en 1959, les projets de "Zizi béton", le maire Louis Pradel qui voulait faire passer une autoroute urbaine entre le pont Maréchal Juin et le Chemin Neuf. "Tout devait être détruit, pour monter jusqu'à Fourvière", raconte Michèle Neyret, la sœur de Régis, ancienne attachée de presse. La Renaissance du Vieux-Lyon, présidée à partir de 1961 par le journaliste, obtiendra en 1962 la création du premier secteur sauvegardé français par André Malraux. En 1995, Raymond Barre cherche une façon de faire rayonner la capitale des Gaules, "sans dépenser un sou", ironise Frédéric Auria. "Régis a immédiatement proposer de porter la candidature du Vieux-Lyon pour le classement Unesco", ajoute le président de La Renaissance du Vieux-Lyon.
"Main dans la main, complices, heureux"
Le 5 décembre 2023, marquera ainsi les 25 ans du classement Unesco du site historique de Lyon, c'est à cette date que la sculpture du couple devrait être inaugurée. "Ils étaient complètement fusionnels, ils ont décidé de se battre ensemble par passion pour Lyon, ils ont été suivis, ils avaient un talent pour fédérer, se souvient Michèle Neyret. Et d'ajouter : Ils faisaient des dîners dans leur appartement, il y avait des journalistes, des politiques, des acteurs économiques, même des putains (Sic) quand elles occupaient Saint-Nizier."
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Réalisée par la sculptrice Annick Leroy, l'œuvre en bronze baptisée "un banc avec Annie et Régis" est en cours de création, l'association a lancé un financement participatif pour atteindre les 100 000 €. Il manque à ce jour un peu moins de la moitié des fonds nécessaires, les noms des plus grands donateurs seront gravés sur un plaque au dos du banc. Réputée pour sa capacité à représenter fidèlement les visages, Annick Leroy tentera de reproduire une photo prise pour les 50 ans du secteur sauvegardé. "Il se tenaient main dans la main, complices, heureux", se souvient Michèle Neyret.
Plus d'information sur le site de Le Renaissance du Vieux-Lyon.
Une erreurbde conjugaison est présente dans la première phrase de l'article ("C'est un simple banc où s'arrête les passants.").
Ce sont les passants, au pluriel, qui s'arrêtent sur le simple banc. La phrase correcte serait "C'est un simple banc où s'arrêtent les passants.".
Mis à part ce détail, c'est un super article, partageant un magnifique projet !
Quand on se promène aujourd'hui dans le Vieux-Lyon, cela semble tellement improbable qu'un maire ait songé à démolir ces quartiers que c'est à se demander si tout cela est vraiment un fait historique... Louis Pradel y a t-il réellement songé ? Cela paraît un peu fort de café tout de même... D'ailleurs dans cet article la raison mentionnée est de pouvoir monter plus vite à Fourvière, d'autres fois on dit que c'était pour y faire passer une bretelle d'autoroute... Il y aurait lieu de mener une vraie enquête historique avec un travail dans les archives et la recherche de témoignages...