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Urbanisme : la fin des grands projets à Lyon ?

Les écologistes achèvent les grands projets imaginés par Gérard Collomb. Des opérations qu’ils ne goûtent guère et reprennent à la marge en remplaçant des immeubles de bureaux par des logements sociaux. Mais une fois l’héritage Collomb liquidé, ouvriront-ils de nouveaux chantiers ?

Pour le chantier de la tour To-Lyon, sur le parvis de la gare de la Part-Dieu, les équipes de Vinci ont monté une grue de plus de 113 mètres de haut début décembre. Une fois le chantier achevé, ce groupe du BTP pourra la faire fondre. Un engin de cette taille n’est pas près de s’élever à nouveau dans le ciel de l’agglomération lyonnaise. Les majorités écologistes de la Ville et de la Métropole ne veulent plus entendre parler de skyline et donc de tours. Le tiroir “gratte-ciel” du plan Part-Dieu a été vidé dans la corbeille à papier. La tour To-Lyon, qui commence à s’élever dans le ciel lyonnais – elle sera livrée en 2023 – fait figure de dernier vestige des années Collomb, de ces deux décennies où Lyon a misé sur l’architecture et l’urbanisme pour se singulariser. Les écologistes veulent revoir ce logiciel. D’une manière générale, ils n’entendent plus couler de béton ou avec une extrême parcimonie. La sobriété heureuse de Pierre Rabhi se décline aussi dans l’urbanisme.

Frugalité

Pour Grégory Doucet et Bruno Bernard, le meilleur immeuble est celui que l’on ne construit pas. À la Ville de Lyon, le plan de mandat ne regorge pas de nouveaux bâtiments à construire d’ici 2026. La Métropole partage cette frugalité. Le cas de l’ancienne usine Fagor-Brandt, dans le 7e arrondissement, le symbolise à plusieurs titres. La Ville voulait faire de ces 29 000 m2 de friches industrielles (une moitié de place Bellecour) un lieu dédié à la culture et à l’économie circulaire. Les entrepôts accueillent déjà le Lyon Street Food Festival, la biennale d’Art contemporain ou les Nuits sonores. Le Sytral, le syndicat qui organise les transports en commun dans l’agglomération lyonnaise, cherchait quant à lui un lieu pour stocker les nouvelles rames de tramway qui sillonneront les quatre lignes créées dans le mandat. Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et du Sytral, a tranché en faveur des transports en commun. Une décision justifiée par l’investissement colossal que représenterait la création d’un tel entrepôt et la nécessité de préserver des fonciers. “Sur ce dossier Fagor-Brandt, Grégory Doucet s’est fait marcher dessus. Ce projet n’est pas du tout ce que nous avions prévu. Nous avons appris que ce serait un dépôt de tramways en lisant la presse. À la Ville de Lyon, nous avions déjà commencé à travailler sur ce que nous voulions. Bruno Bernard prend moins de pincettes avec Grégory Doucet, qui est écologiste comme lui, qu’avec des maires socialistes comme Cédric Van Styvendael (Villeurbanne) ou Hélène Geoffroy (Vaulx-en-Velin). D’une manière générale, Lyon est moins bien servi dans la PPI de la Métropole. Je pense que Bruno Bernard a eu peur d’être taxé de favoritisme si la ville centre continuait de capter une partie importante des budgets d’investissement”, peste une adjointe lyonnaise.

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