Sacs à dos et appareils photos à la main, en ce mois d'août, les touristes sont nombreux à avoir pris possession de la ville. Bellecour, Vieux Lyon, Fourvière... Les sites emblématiques attirent toujours autant les vacanciers venus du monde entier. Français mais aussi Chinois, Québécois, Belges, tous ont décidé de poser pour quelques jours leurs valises dans la troisième ville de France car il paraîtrait que Lyon est "une ville sympa".
Plusieurs touristes, plusieurs profils mais tous s'accordent sur une chose : ils sont là car les bruits courent que Lyon est une ville "sympa". Monuments, climat, gastronomie, culture... Elle bénéficie d'une bonne image que se soit en France ou à l'étranger. "On a décidé de passer car c'est la deuxième ville de France", explique un couple de Chinois, de passage à Lyon avant de descendre dans le Midi.
Les chiffres du tourisme semblent indiquer que l'engouement des vacanciers pour la ville de Lyon est honorable. Selon un sondage Ipsos commandé par l'observatoire Rhône-Tourisme, la fréquentation pour le mois de juillet est "bonne". En effet, 72 % des professionnels du tourisme du Rhône sont satisfaits de l’afflux de touristes dans le département.
Une ville propre qui parle "un peu anglais"
Et les voyageurs semblent eux aussi ravis. "La ville est propre, le climat supportable. On est des sportives, on apprécie le fait qu'il y ait pas mal d'activités sur Lyon mais aussi dans ses environs comme du canyoning", témoignent Cloée et Marie-Elise, deux copines canadiennes venues faire un road-trip en Europe. Pour une famille de Narbonne, la ville méritait une deuxième visite : "On était déjà venu l'année dernière deux jours, on s'était éclaté donc on a décidé de revenir plus longtemps."
Selon le sondage, 78 % des visiteurs sont français, mais de plus en plus d'étrangers décident de poser leurs valises pour quelques jours dans Lyon. Brochures, visites guidées, traduction des menus : tout semble fait pour que les non-francophones arrivent à déambuler tranquillement. "On n'a pas eu de problèmes pour se faire comprendre, explique le couple venu de Chine, on trouve toujours quelqu'un qui parle un peu anglais, donc ça va".
Lyon, ville de passage
En règle générale, les touristes ne sont que de passage. Pour la plupart, ils consacrent un, deux ou trois jours à Lyon : rares sont ceux qui restent plus longtemps. "On loge à 40 km, on ne connaissait pas la ville on a décidé d'y passer une journée", explique un couple de Belges. Une tendance confortée par le sondage Ipsos, selon lequel la durée moyenne de séjour dans les structures d'hébergement est "équivalente" à celle de l'année dernière soit 1,7 jour.
Souvent intégrée dans un voyage plus large, la visite de Lyon est considérée comme une étape. En témoigne cette famille chinoise qui vient des pays de la Loire et s'arrête à Lyon une matinée parce que c'est sur la route d'Avignon. Juste le temps pour eux de visiter les lieux emblématiques. "Nous allons visiter Saint-Jean, Fourvière, le parc de la Tête d'or" détaille Cloée. Pour la famille originaire de Narbonne, le séjour s'annonce plus culturel : "Les enfants adorent Guignol, on va donc cibler tout ce qui s'y rapporte, puis le musée de la miniature, celui des Beaux Arts... Pour que ça plaise aux petits comme aux grands."
La bonne réputation, à relativiser ?
Enfin, peu d'échos concernant le caractère des Lyonnais, l'ambiance des soirées lyonnaises ou l'atmosphère de la ville. Et si cet aspect-là importait peu à ces touristes, qui sont là en famille, pour une ou deux nuits, ou bien chez des amis ou des connaissances ? "On passe 4 jours à Lyon parce qu'on a de la famille à Craponne et qu'ils nous hébergent, du coup on est resté avec eux hier soir", racontent les deux jeunes Québécoises. Et lorsque les Chinois s'enthousiasment de l'atmosphère lyonnaise sous prétexte qu'"il n'y a pas trop de monde", on est tenté de rappeler que beaucoup de Lyonnais ont déserté la ville.
La durée moyenne du séjour des touristes, leur concentration dans le quartier Saint-Jean et à Fourvière ou encore le fait qu'ils viennent en cette période de sous-activité sont donc des données à prendre en compte pour estimer et peser la valeur de l'image gratifiante que ces touristes renvoient de la ville.
Beaucoup d'autres villes de l'intérieur seraient satisfaites de telles appréciations.