Cette année et pour la cinquième fois consécutive, l'Université de Lyon participe au concours "Ma thèse en 180 secondes". 14 doctorants lyonnais viennent présenter leurs 14 thèses respectives dans le concours. Ils auront 3 minutes, et pas une seconde de plus, pour vulgariser leur travail devant le jury. L'an dernier, c'est le doctorant en génie civil Thibaut Souilliart et son travail sur l'Usure des tubes GV générée par des impacts répétés contre les supports à jeu qui avait su convaincre le jury. Rendez vous le 29 mars pour la finale lyonnaise du concours.
Avant de les découvrir sur scène, Lyon Capitale vous propose de les rencontrer en avant-première sur son site. Chaque jour, nous laissons la place à un doctorant et une thèse (des neurosciences à la mécanique en passant par la physique). Il a trois minutes pour rendre passionnant son sujet, souvent pointu et rempli de mots techniques. Un seul d’entre eux sera retenu pour participer à la finale nationale.
La candidate du jour : Valentine Federico
Laboratoire de Biologie et Biométrie Évolutive
Sciences de la vie, Biologie évolutive et socialité animale
Intitulé de la thèse : Évolution de la reproductive coopérative chez les mammifères
Son parcours en 5 dates :
2010 : Bac S spécialité mathématiques à la Grande-Motte
2012 : Admission à l'ENS de Lyon, département biologie
2015 : Agrégation de SV-STU
2015 : Stage d'évolution expérimentale au Centre d'Écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier
2016 : Début de la thèse au LBBE à l'UCBL
L'objet de la thèse en 3 lignes :
Cette thèse s’intéresse à la reproduction coopérative, c’est-à- dire à un système social dans lequel la reproduction est réservée aux individus dominants du groupe, les autres apportant des soins à leurs petits sous forme de nourriture ou de protection. L’objectif est de comprendre comment ce système est apparu chez certaines espèces animales plutôt que d’autres.
Pourquoi avoir choisi ce thème ?
J’ai découvert très tôt mon intérêt pour l’évolution. J’ai été émerveillée d’apprendre que toutes les espèces actuelles partageaient le même ancêtre commun, étant donné leur immense diversité, et que l’évolution avait permis de développer autant de variations sur le thème du vivant. Je suis particulièrement fascinée par la variabilité des groupes sociaux chez les animaux et par les formes de coopération qu’on peut y observer, qu’il s’agisse de chasser, d’élever les jeunes ou de se protéger. Ça permet de relativiser l’idée d’une nature impitoyable où seul le plus fort l’emporterait, ou de la société comme étant le propre de l’être humain… Quand on m’a proposé un sujet de thèse qui visait à comprendre comment une de ces formes de coopération était apparue au cours de l’évolution, et pourquoi certaines espèces s’en passaient très bien tandis qu’elle était indispensable pour d’autres, j’ai donc tout de suite décidé de travailler dessus.
Pourquoi participer au concours "Ma thèse en 180 secondes" ?
La science est fascinante, merveilleuse, utile, et je voudrais transmettre un peu de cette passion qui m’anime depuis des années. Cela passe par l’enseignement, qui fait partie de ma thèse et que je souhaite poursuivre par la suite, mais aussi par la transmission auprès d’un public plus large. Je regarde moi-même très régulièrement des vidéos de médiation scientifique réalisées par des scientifiques travaillant sur des thématiques différentes de la mienne, comme les mathématiques ou la physique quantique, et j’en apprends tous les jours ! J’ai donc envie de participer à mon échelle à décloisonner la recherche et à la rendre plus accessible, et aussi d’essayer de créer le même émerveillement que d’autres ont fait naître chez moi. C’est un vrai défi d’expliquer son sujet en trois minutes, il faut créer des liens entre ses recherches et ce que les gens vivent, observent et expérimentent déjà autour d’eux.