Face à la dégradation de leurs conditions de travail, les personnels du lycée Robert Doisneau à Vaulx-en-Velin annoncent leur mise en grève ce jeudi, dans un communiqué publié le même jour.
Des insultes, menaces, jets de projectiles, de gaz lacrymogènes, d'atteintes à la vie privée, tel est le quotidien du lycée Doisneau à Vaulx-en-Velin depuis une quinzaine de jours. Des incidents qui sont provoqués par un petit groupe d'élèves. Face à "la dégradation générale des conditions de travail et d'accueil d'élèves", les personnels du lycée annoncent dans un communiqué, publié ce jeudi par l'établissement, leur mise en grève pour manifester leur protestation.
Ils pointent notamment du doigt une "détérioration générale des conditions de travail des personnels et d'apprentissage des élèves" qui seraient à l'origine de la montée des tensions, plus que les élèves eux-mêmes. Un membre du personnel a dû exercer son droit de retrait face au danger qui planait sur sa sécurité. Une plainte a été déposée au commissariat par l'établissement, toujours selon le communiqué.
300 élèves de plus en cinq ans
Le lycée avait connu l'an dernier une forte mobilisation, qui avait fait l'objet d'articles de Lyon Capitale. L'établissement avait obtenu deux rencontres avec le Rectorat, qui s'étaient soldées par des déceptions. Les personnels avaient effectué une première mobilisation en janvier 2017, car ils estimaient ne pas avoir été pris en compte par le Rectorat de Lyon. Une deuxième mobilisation avait eu lieu en mars. Le personnel enseignant dénonçait notamment "la hausse des effectifs prévus pour l'établissement et la faiblesse des moyens alloués" et revendiquaient "des moyens suffisants pour garantir des conditions d'apprentissage sereines pour les élèves".
En cinq ans, le lycée aurait accueilli 300 élèves de plus, alors que le nombre de personnels engagés était resté le même. Ils seraient trop peu nombreux pour prendre en charge correctement les 800 élèves de l'établissement. À ce jour, une seule CPE s'occupe de tous les élèves.
Pourtant, le lycée, qui scolarise des élèves en provenance de collèges REP+ (zones en difficulté), n'aurait pas dû dépasser le nombre des 500 élèves. Résultat, l'établissement juge ne pas être en mesure de gérer les retards, l'absentéisme, et la sécurité des élèves. Comme ils l'ont revendiqué l'an dernier, ils demandent toujours la création de trois postes d'assistants d'éducation et un poste de CPE. Des demandes qui, à ce jour, n’ont pas été satisfaites. Ils souhaitent également la "requalification du contrat aidé d'une collègue" en contrat d'assistante d'éducation, et le maintien de cette dernière dans l'équipe éducative.