Ce jeudi matin, Gérard Collomb a présenté un projet expérimental de végétalisation des rues. Le “en même temps” façon Lyon, avec une nature qui prendra de la place sur les couloirs de bus et emplacements cyclables mais pas sur le stationnement ou les voies destinées aux voitures.
Devant un parterre de journalistes plus garni que d'habitude suite aux dernières affaires, Gérard Collomb s'est amusé ce jeudi matin que la question climatique “intéress[e] beaucoup de gens” (lire ici). Une conférence de presse était organisée pour présenter le projet “Presqu'île Nature”, une expérimentation de végétalisation des rues de Lyon, associée à une consultation citoyenne. L'initiative fait suite aux “actions” prévues par Gérard Collomb face à la question du dérèglementent climatique (lire aussi : “Petits pas écolo pour Collomb à Lyon et maintien de l'Anneau des Sciences”).
De la végétalisation... sur les couloirs de bus et les pistes cyclables
Deux grandes expérimentations de végétalisation seront ainsi menées à partir de septembre, une rue Édouard-Herriot, l'autre rue de Brest, avec à chaque fois des modules en bois garnis d'arbustes et de plantes, qui seront placés sur les couloirs de bus et parfois sur les emplacements cyclables.
Cette reconfiguration temporaire de la chaussée remet bus, cyclistes et voitures sur la même voie, tandis que seulement 24 places de stationnement seront supprimées sur 180. Ainsi, si 57 % de l'espace public est dédié à la voiture sur la zone, les 30 % de chaussée rendus aux espaces verts sont donc pris majoritairement ailleurs. Gérard Collomb a défendu un projet qui “renforce la place du piéton et de la végétalisation”.
“Si j’annonçais la piétonnisation, ça serait la révolution”
Interrogé sur ces choix qui peuvent paraître peu ambitieux, avec le maintien d'une place importante pour les voitures, sans expérimentation de la piétonnisation sur le secteur, Gérard Collomb rétorque : “Nous allons par étapes. Si j'annonçais une piétonnisation, ça serait la révolution. On fait les choses doucement et de manière apaisée.”
Parallèlement, une consultation citoyenne sera organisée dès ce 6 juin sur la plateforme Civocracy, notamment pour récolter l'avis des citoyens sur la question du stationnement, des livraisons. “On peut imaginer un stationnement ouvert aux livreurs le matin et aux autres usagers de la route l'après-midi”, commente Gérard Collomb. Si l'approche actuelle ne convient pas aux Lyonnais, ils pourront donc le faire savoir.
Avec ce premier test, l'idée est de transposer le concept sur d'autres artères ou lieux. Pour la rue de la République, le maire de Lyon a rappelé qu'elle était actuellement en travaux, sans fermer la porte à une végétalisation, elle est également ouverte pour la place Louis-Pradel “très minérale”. Pour les Terreaux, peu de chance que cela arrive. La place “va rester minérale, car nous avons des questions de droits d'auteurs”, précise Gérard Collomb, faisant référence au projet de Buren. Enfin, pour Bellecour, le choix a été de végétaliser le sud, le centre étant “un forum de la ville, selon l'élu, là où ont lieu les grandes manifestions”. Reste donc à voir quel sera l’impact de l'expérimentation sur les flux. Sur la Presqu'île, 38 % des clients viennent à pied pour réaliser leurs achats et 34 % en transports en commun. À Madrid, le montant des achats effectués durant la période des fêtes de fin d'année a augmenté de 8,6 % en 2018 par rapport à 2017 dans la zone “Central” interdite aux véhicules les plus polluants, contre +3,3 % dans le reste de la ville. Le mythe des achats de proximité réalisé en prenant sa voiture a la vie dure !
Bonjour
La première image semble montrer un plancher de bois au droit d'un arrêt de bus ?
Notre maire sait-il que par temps de pluie, le bois, ça glisse ? Des passagers vont se casser la figure, ou une patte.
Je crains qu'il le sache bien, et qu'il fasse express de valider un mauvais projet pour torpiller toute alternative mieux étudiée.
Peut être est-ce dans des rues moins commerçantes, plus habitées, trop minérales de la rive gauche (3ème, 6ème et 7ème arrts) qu'il faudrait tenter de végétaliser ?
Leur sous-sol est cependant encombré de divers tuyaux qui rendent difficile la plantation d'arbres bien alignés.
L'idée pourrait être de mettre à profit les "trous" dans cette maille de tubes (il doit bien en exister) pour planter "par çi, par là" des arbres, même si c'est un peu en désordre : serait-ce vraiment gênant, dans des rues secondaires et résidentielles ?
Si l'idée va heurter quelques uns, rappelons que le concept est appliqué depuis un demi siècle, sous le nom de woonerf ("rue à vivre") aux Pays-Bas ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Woonerf
D'autant que le phénomène de canicule en ville va devenir plus rapidement critique à Lyon qu'à Amsterdam.
Si Gérard Collomb croit qu'il va faire descendre la température de la ville qu'il aura bien minéralisé avec son bétonnage permanent, avec quelques tas de terre... la bonne blague !
En plus, au détriment des cyclistes... ces affreux ennemis qui rendent la ville polluée et bruyante...
Gérard Collomb doit prendre sa retraire.
Abolition a parlée !
avant de prendre parti ou de critiquer, il serait raisonnable de prêter attention à la végétalisation déjà mises en place (et qui continue) à Grenoble sous l'égide des écologistes et de son maire élu en 2014 ; d'autres villes en France ont commencé de telles expériences
Histoire de voir si avoir des arbres de partout c'est mieux que des places de parking ? 😉
Une étude sur 20 ans minimum est nécessaire ! :o)
Les voies réservées au transports en commun ont une utilité à la base : permettre à ceux-ci, transportant de nombreux passagers, de ne pas se retrouver englué dans les embouteillages dûs aux voitures à un seul passager.
Les remplacer pas de la végétalisation (végétaliser part pourtant d'une bonne intention) va juste énormément réduire la vitesesse des transports collectifs et générer plus de pollution et de bouchons (sans parler des retards indus).
Bref, je doute que le SYTRAL avalise facilement cet état de fait.
Effectivement, Gégé a raison, "Si j'annonçais une piétonnisation, ça serait la révolution.” La voiture prend une place folle dans la ville et ce serait bien une révolution de l'ôter, tant circulante que stationnante, de pouvoir marcher dans les rues, d'avoir des parterres un peu partout, au lieu de ces rues dont les 3/4 sont consacrés à l'automobile contre 1/4 pour les humains. Pourquoi y a-t-il encore des stationnements sur les places ? Une place est un lieu de vie, pas un parking. Nous avons fini par trouver cela "normal", cela ne l'est pas.