L'usine Véninov s'est remise au travail, mardi 14 mai, après des mois de conflit entre les salariés et le repreneur Windhager. Avec un effectif très amputé.
C'est mardi que l'activité a enfin redémarré sur le site vénissian. "Treize personnes ont repris le travail, et trois ont refusé de signer le contrat", expose Eric Kurtz, directeur général de Windhager France, le repreneur. Concernant les trois récalcitrants, il explique qu'ils "n'adhéraient pas au projet, ou alors ils avaient
d'autres choses en cours au niveau personnel, d'autres projets professionnels en cours". Lors de la fermeture de l'usine, 87 personnes y travaillaient. Pour André Gerin, ancien maire de Vénissieux et très concerné par le dossier, c'est une "victoire amère". Car l'homme craint pour l'activité de la toile cirée vénissianne, privée de nombre de ses artisans.
Une audience au tribunal de Nanterre a lieu ce mercredi 15 mai. Le cas de la procédure de reprise du site sera examiné. Un tribunal qui avait pris des ordonnances à l'encontre du repreneur, le 4 mai 2012. Pas évident qu'elles aient été respectées, selon l'ancien maire.
“Beaucoup de temps perdu pour pas grand-chose”
Le calendrier de production se voit forcément ralenti, après des mois de conflit. Le directeur général regrette le temps perdu "pour pas grand-chose", alors que son objectif était de "relancer la marque d'ici la rentrée scolaire". André Gerin impute pourtant cette perte de temps à Windhager : "C'est de leur fait", assure-t-il.
De son côté, si Eric Kurtz a une cible bien précise, c'est de reconquérir les parts de marché perdues. Un défi plutôt bien parti, selon lui, car le repreneur a continué de travailler pendant cette période de flottement. Très active, l'usine compte bien livrer ses premiers clients au 1er juillet, soit dans six semaines. Une cadence qui
a surpris les employés, pas au courant que le site avait anticipé cela, selon Kurtz. "Depuis janvier, on travaille activement sur le marketing commercial et autre, et ça a énormément évolué, dans le sens où, aujourd'hui, on a une gamme de lancement, en quelque sorte, qui est prévue et qui va arriver sur le marché dès maintenant", annonce l'homme.
Il faudra néanmoins un certain temps pour que l'ensemble de la machine se réenclenche parfaitement. Malgré ce message d'optimisme voulu par Windhager, l'ex-maire de Vénissieux annonce que lui-même et la mairie de sa commune ne lâcheront rien. "Le combat continue pour le patrimoine que représente Véninov,
pour ne pas le lâcher", martèle Gerin. Et Michèle Picard, l'actuelle maire, d'ajouter qu'elle sera "très vigilante à ce que l'activité perdure". Si le travail a repris, des problèmes persistent donc en toile de fond.
Ou peut on acheter la production ? je trouve qu'il manque des points de vente en agglomération ou un magasin d'usine ?